Installé au cœur de la forêt de Basse-Vallée à Saint-Philippe, Jim Bègue est un amoureux de la nature. Ayant grandi dans les bois depuis ses plus vertes années, il cultive ses palmistes avec passion et patience, pour mieux s'adonner à son autre violon d'Ingres : la cuisine.
Après quelques kilométres de chemin bétonné le long de la route forrestière de Basse-Vallée, une intersection discrète et un panneau arborant fièrement les noms de Théophane et de Yoleine... Depuis 2006 les parents de Jim Bègue lui ont passé le relais de leur gîte. Pourquoi a-t-il gardé la même appellation ? Par respect, par humilité ? "Simplement par amour" répond le gaillard de 50 ans en laissant remonter, non sans une pointe de nostalgie, les souvenirs de son enfance, passée dans les empreintes de ceux qui ont compté parmi les pionniers des gardiens de gîtes de La Réunion."A chaque vacances, j'étais derrière papa et maman au gîte de la Plaine des Chicots" se rappelle Jim Bègue.
De Théophane Bègue, qui veillait sur la réserve de cerfs de la Roche Ecrite, Jim a su entretenir la verve des conteurs. Enchaînant les anecdotes, cet amoureux de la nature est intarissable sur les plantes endémiques, indigènes et exotiques.
Il faut dire que son apprentissage s'est réalisé de manière musclée. Au prix des crampes, des ampoules et des égratignures, car avant de se transformer en forêt aux allures paradisiaques, les 23 hectares de la propriété ont nécessité plus de 20 ans de coups de pioches, plus de 20 ans de coups de sabre, plus de 20 ans de coups de pelles...
"Quand nous avons commencé à défricher les mauvaises herbes et les espèces envahissantes avec papa, nous voulions préserver les plantes péï et il n'y avait pas le choix : il fallait un nettoyage mécanique à la force des bras car les desherbants auraient tout détruit sinon... " explique Jim Bègue qui a bénéficié de l'expérience de son père, mais aussi de celle du botaniste Raymond Lucas auprès de qui il a engrangé de précieuses connaissances. Pour sauvegarder des essences endémiques comme le bois de fer, le bois de rempart, le bois de natte, le bois de manzelle... Et en replanter.
Sur son terrain, situé aux alentours de 400 mètres d'altitude, Jim Bègue dispose notamment d'une grande variété de palmistes. Palmiste blanc, palmiste rouge des bas, palmiste rouge des hauts encore appelé palmiste noir ou palmiste de forêt... Mais les palmiers, lataniers, cocotiers poussent à foison grâce à pluviométrie bénéfique et puis " les oiseaux m'aident beaucoup dans mon travail en dévorant les petites graines et en les relâchant au hasard sur le terrain".
Planter, replanter, faire des boutures, faire des marcottes, nettoyer, entretenir... L'agriculture n'a plus de mystère pour Jim Bègue. L'ancien artisan en bâtiment s'y était reconverti par nécessité avant de prendre un véritable plaisir à pratiquer un métier fonctionnel, initialement choisi pour accompagner son projet d'assurer la relève de ses parents en qualité de gardien de gîte. Comme il l'avait fait à Roche Plate de 1999 à 2005.
De la sueur, du courage et une volonté à toutes épreuves. Un investissement aboutissant, au final, au développement d'une structure touristique autonome énergétiquement et fournissant la quasi totalité des produits proposés à la table des visiteurs.
Des épices aux palmistes, en passant par les agrumes, les letchis, mangues, goyaves, goyaviers et autres fruits... Le terrain de Jim Bègue est une invitation à la découverte des senteurs, de la beauté des formes et des couleurs. "Tout ce qui pousse ici je le valorise dans ma cuisine" raconte Jim Bègue, qui voue une passion non dissimulée pour la marmite et ses secrets. "Bien sûr je ne pourrai pas égaler le coup de main de maman et l'originalité de papa, mais ils m'ont donné l'envie de bien faire" confie-t-il sourire aux lèvres. Les yeux brillants il avoue "quand on aime bien manger, en général on aime bien cuisiner et on cherche toujours à s'améliorer. J'ai regardé ici et là ce que font les autres et je rajoute mon grain de sel, mon brin de zerbes pour faire ressortir tel goût, tel parfum en fonction de mon inspiration..."
Ce qui fait sa joie : "partager mon expérience et tenter de faire plaisir aux visiteurs qui veulent renouer avec la tranquilité et la beauté de la nature mais aussi apprécier mon petit cari au feu de bois, mon café grillé, ma salade palmistes...". Le tout, bercé par le chant des oiseaux et la visite d'un capricieux papangue qui plane souvent au-dessus du gîte.
Le reportage de Loïs Mussard.
Plus de 20 ans de travail pour transformer les lieux !
De Théophane Bègue, qui veillait sur la réserve de cerfs de la Roche Ecrite, Jim a su entretenir la verve des conteurs. Enchaînant les anecdotes, cet amoureux de la nature est intarissable sur les plantes endémiques, indigènes et exotiques.
Il faut dire que son apprentissage s'est réalisé de manière musclée. Au prix des crampes, des ampoules et des égratignures, car avant de se transformer en forêt aux allures paradisiaques, les 23 hectares de la propriété ont nécessité plus de 20 ans de coups de pioches, plus de 20 ans de coups de sabre, plus de 20 ans de coups de pelles...
"Quand nous avons commencé à défricher les mauvaises herbes et les espèces envahissantes avec papa, nous voulions préserver les plantes péï et il n'y avait pas le choix : il fallait un nettoyage mécanique à la force des bras car les desherbants auraient tout détruit sinon... " explique Jim Bègue qui a bénéficié de l'expérience de son père, mais aussi de celle du botaniste Raymond Lucas auprès de qui il a engrangé de précieuses connaissances. Pour sauvegarder des essences endémiques comme le bois de fer, le bois de rempart, le bois de natte, le bois de manzelle... Et en replanter.
" les oiseaux m'aident beaucoup dans mon travail "
Sur son terrain, situé aux alentours de 400 mètres d'altitude, Jim Bègue dispose notamment d'une grande variété de palmistes. Palmiste blanc, palmiste rouge des bas, palmiste rouge des hauts encore appelé palmiste noir ou palmiste de forêt... Mais les palmiers, lataniers, cocotiers poussent à foison grâce à pluviométrie bénéfique et puis " les oiseaux m'aident beaucoup dans mon travail en dévorant les petites graines et en les relâchant au hasard sur le terrain".
Planter, replanter, faire des boutures, faire des marcottes, nettoyer, entretenir... L'agriculture n'a plus de mystère pour Jim Bègue. L'ancien artisan en bâtiment s'y était reconverti par nécessité avant de prendre un véritable plaisir à pratiquer un métier fonctionnel, initialement choisi pour accompagner son projet d'assurer la relève de ses parents en qualité de gardien de gîte. Comme il l'avait fait à Roche Plate de 1999 à 2005.
De la sueur, du courage et une volonté à toutes épreuves. Un investissement aboutissant, au final, au développement d'une structure touristique autonome énergétiquement et fournissant la quasi totalité des produits proposés à la table des visiteurs.
" quand on aime bien manger, en général on aime bien cuisiner "
Des épices aux palmistes, en passant par les agrumes, les letchis, mangues, goyaves, goyaviers et autres fruits... Le terrain de Jim Bègue est une invitation à la découverte des senteurs, de la beauté des formes et des couleurs. "Tout ce qui pousse ici je le valorise dans ma cuisine" raconte Jim Bègue, qui voue une passion non dissimulée pour la marmite et ses secrets. "Bien sûr je ne pourrai pas égaler le coup de main de maman et l'originalité de papa, mais ils m'ont donné l'envie de bien faire" confie-t-il sourire aux lèvres. Les yeux brillants il avoue "quand on aime bien manger, en général on aime bien cuisiner et on cherche toujours à s'améliorer. J'ai regardé ici et là ce que font les autres et je rajoute mon grain de sel, mon brin de zerbes pour faire ressortir tel goût, tel parfum en fonction de mon inspiration..."
Ce qui fait sa joie : "partager mon expérience et tenter de faire plaisir aux visiteurs qui veulent renouer avec la tranquilité et la beauté de la nature mais aussi apprécier mon petit cari au feu de bois, mon café grillé, ma salade palmistes...". Le tout, bercé par le chant des oiseaux et la visite d'un capricieux papangue qui plane souvent au-dessus du gîte.
Le reportage de Loïs Mussard.