Mercredi 2 juin, Roger Babet, 68 ans, est décédé à son domicile à Saint-Philippe. Sa compagne porte plainte. Ce soir-là, une panne généralisée a touché les numéros d’urgence des pompiers, du Samu, et de la police.
"Accablée et démunie", Marie-Josiane a décidé de porter plainte. Le 2 juin dernier dans la soirée, elle a perdu son compagnon, Roger Babet, 68 ans, surnommé "ti Roger" et bien connu dans son quartier du Tremblet à Saint-Philippe.
Ce soir-là, une panne généralisée a touché les numéros d’urgence du Samu, des pompiers et de la police. La faute à un incident chez l’opérateur Orange, vers lequel convergent tous ces numéros. Cet événement très rare a été qualifié de "dysfonctionnements graves et inacceptables" par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Un arrêt cardio-respiratoire
A La Réunion, Marie-Josiane a tenté de contacter les pompiers puis le centre 15 ce soir du 2 juin. Sans succès. Face à elle, Ti Roger est en grandes difficultés respiratoires. Marie-Josiane finit par joindre une amie qui parvient, elle, à alerter les secours. L’ambulance arrivera trois heures après son premier appel aux pompiers. Il est trop tard. Roger Babet a succombé à un arrêt cardio-respiratoire.
Regardez les précisions de son avocate sur Réunion La 1ère :
Une plainte pour comprendre
La mort de Ti Roger aurait-elle pu être évitée ? C’est ce que sa compagne veut aujourd’hui savoir en portant plainte.
"C'est une dame accablée et démunie qui veut savoir ce qu’il s’est passé ce soir-là, et surtout elle ne veut pas que d’autres familles vivent l’enfer qu’elle a vécu ce soir-là, explique son avocate, Maître Emeline K’Bidi. Il n’est pas certain que la voie pénale soit forcément la plus appropriée pour cette affaire, mais c’est une des voies judiciaires qui est privilégiée, également dans l’Hexagone ou plusieurs procédures ont été ouvertes".
Une enquête administrative
Après une enquête administrative, la préfecture de La Réunion a reconnu que "l’absence de contact direct entre la compagne et le SAMU du fait des problèmes de réseau n’aura pas permis de caractériser précisément la situation médicale de la victime avant l’engagement des secours ".
Selon Maître Emeline K’Bidi, "cette affaire montre aussi toute la difficulté à avoir accès aux services de secours quand on vit dans des endroits reculés à La Réunion".
(Re) voir le reportage de Réunion la 1ère.