Après 19 ans d'exercice professionnel, Valérie Lebreton est devenue la première femme présidente du Tribunal de Grande Instance de Saint-Pierre. Satisfaite de son parcours, la Réunionnaise espère toutefois que les postes à responsabilité de premier plan se féminisent davantage. Rencontre.
Elle n'a pas eu besoin d'attendre la petite révolution de février 2019 de l'Académie française pour voir l'intitulé de sa fonction correctement orthographié. Lorsqu'elle est nommée à la tête du TGI (Tribunal de Grande Instance) de St-Pierre en novembre 2017, Valérie Lebreton a eu droit à son titre de présidente au féminin. Une fierté. La Réunionnaise est en effet devenue la première femme à accéder au plus haut sommet de la juridiction sudiste. Mais l'ascension a été longue...
D'Epinal à Saint-Pierre : une longue ascension
Originaire de Saint-Louis, elle fait ses études au Lycée de Roches Maigres. Bonne élève, elle doit tout de même braver les avis de ses professeurs pour s'orienter vers des études de Droit à l'Université de La Réunion. Puis elle quitte St-Denis pour Bordeaux, où elle intègre l'école de la magistrature. Diplômée, elle décroche son premier poste à Epinal dans les Vosges en qualité de juge d'instruction.
De retour à La Réunion elle exerce comme substitut au parquet de St-Denis, puis de St-Pierre. Avant de s'envoler à nouveau pour endosser les responsabilités de vice-président du Tribunal de Grande Instance d'une autre île, la Corse. Son séjour terminé, elle obtient son billet retour pour La Réunion comme vice-président du TGI de St-Denis où elle apprendra sa nomination pour la présidence du TGI de St-Pierre.
Mère de deux garçons de 12 ans et de 14 ans, Valérie Lebreton avoue culpabiliser parfois de ne pas avoir assez de temps à consacrer à sa famille, mais son sens de l'organisation et le soutien de son mari lui permettent tout de même de s'épanouir dans tous les compartiments de sa vie : "Nous pouvons être femmes et réussir une belle carrière, ce n'est pas incompatible et j'espère que la profession continuera à se féminiser".