Trois jours pour sortir le nez de son portable, c’est l’objectif de la journée mondiale sans téléphone mobile, étalée du 6 au 8 février. Elle débute le 6 février car c’est la Saint-Gaston. Mais est-ce vraiment possible ?
Le reportage de Réunion La 1ère :
"Gaston y'a l’téléfon qui son !"
Cette journée mondiale sans téléphone mobile est lancée par l’écrivain Philippie Marsollier pour sensibiliser à la dépendance et aux dangers liés aux ondes, en 2001. Le 6 février n’a pas été choisi au hasard, c’est le jour de la Saint-Gaston, une allusion à la chanson de Nino Ferrer, "Gaston, ya le téléphon qui son, mais ya jamais person qui répond". Depuis 2004, l'événement se tient sur trois jours.
"Impossible !"
Dans les rues de Saint-Pierre, inconcevable pour Sylvana, Julien et Alexis, collégiens, de se passer de leur téléphone, ils y sont accros. "Mi gagn pas viv’ sans téléphone", indique Sylvana. "Pendant une heure de temps peut-être mais une journée non !", ajoute-t-elle. "Mi na trop de trucs à faire su mon téléphone, mi regard vidéos, mi envoie des messages, mi appel", explique Julien. Alexis lui a carrément deux smartphones : "Quand un na pu batterie, lot néna, sinon mi lé pu connnecté !",raconte le jeune homme.
Et connaissez-vous la nomophobie ? C’est la peur de ne plus avoir de contact avec un téléphone portable ! Ces trois Saint-Pierrois le sont sans doute !
Toutes générations
"Les jeunes passent trop de temps sur leur téléphone, ils ne sortent plus, il faut diminuer un peu !", regrette Marie. Mais les jeunes n’ont pas tous le téléphone greffé à la main, comme Héléna : "Si on s’occupe toute la journée ça va, moi par exemple quand je sors avec des amis, je n’ai pas besoin de téléphone portable, je peux vraiment passer une ou deux journée sans téléphone, ce n’est pas un soucis", confie-t-elle.
Mais les adultes peuvent aussi être des mordus de portables comme HP et Johan. "Tout est connecté au téléphone, que ce soit le boulot, la famille", explique HP. "On est esclave maintenant, c’est fini ! J'ai été adulte sans le portable, quand il fallait passer un coup de fil on s’arrêtait dans une cabine on allait chez quelqu’un, ça existait", se souvient Johan.
"Le téléphone portable c’est bien, mais je vois mes élèves tous les jours dessus. Même en cours on leur dit d'arrêter avec leur téléphone, les marmailles deviennent esclaves de ça ! C'est bien une journée sans !", assène un professeur.
Aujourd’hui à La Réunion, 90% des ménages ont un ou plusieurs téléphones portables.