Quasiment un mois après le passage du cyclone Belal à La Réunion, les 14, 15 et 16 janvier derniers, l'agriculture locale souffre encore d'une perte importante des récoltes. Vents forts et pluies intenses - lesquelles se sont poursuivies plusieurs jours après sur toute la moitié Sud de l'île - ont malmené les différentes productions locales.
C'est donc sans surprise que, dans les rayons des primeurs, la raréfaction des fruits et légumes péi est un fait actuellement. "C'est vrai qu'en ce moment, il y a quelques produits qui ne sont plus sur nos étals", constate Ludovic Rivière, directeur de Bourbon Fraîcheur à Saint-Pierre.
Certains produits en moindre quantité
Malgré tout, dans ce commerce de Saint-Pierre, les étals restaient bien achalandés : citrouille, choux, carottes, tomates, laitues, betteraves...
"On a une diminution sur la courgette, le chou vert, le pitaya..."
Ludovic Rivière, directeur de Bourbon Fraîcheur à Saint-Pierre
Des produits sélectionnés, souligne-t-il : "On contrôle l'arrivée de chaque fournisseur pour donner une qualité de produits dans les rayons".
Pas ou peu de chouchou
D'autres légumes sont quasi-absents : le chouchou par exemple, qui, lorsqu'il est disponible, se vend en ce moment à 10 euros le kilo. Dans son cas, ce n'est pas de la faute de Belal, mais tout simplement de la période : l'heure est à la floraison, et le légume se fait donc plus rare.
"Pas de grosse inflation"
Quant aux prix pratiqués, ils sont contenus. Jean-Max Payet, le directeur du marché de gros de Saint-Pierre, relativise.
"La raréfaction est là : il nous manque des produits, mais il n'y a pas eu de grosse inflation"
Jean-Max Payet, directeur du marché de gros de Saint-Pierre
Ecouler les produits malgré tout
D'un côté, "les agriculteurs comprennent la difficulté pour les consommateurs et savent qu'il faut que les produits ne leur restent pas sur les bras", souligne Jean-Max Payet. Et de l'autre côté, les consommateurs eux, ne semblent pas prêts à mettre la main au porte-monnaie pour acheter des produits lorsqu'ils sont trop chers, considère le directeur du marché de gros. Alors il faut trouver un compromis sur les tarifs.
Des prix plus élevés après Batsirai
Alors que l'explosion des prix était crainte au lendemain du passage de Belal, l'agriculture péi aurait mieux résisté que prévu, selon Jean-Max Payet. "On ne s'en sort pas mal au niveau des prix : Batsirai les a plus impactés que Belal", achève-t-il.
Pour rappel, l'état de catastrophe naturelle a été décrété suite au passage du cyclone Belal, sur toute La Réunion. Plusieurs aides ont été débloquées, notamment à destination des agriculteurs.
Le Département, par exemple, déploie une aide destinée à la relance des exploitations. Pour y prétendre, il est nécessaire de remplir un dossier de demande d'indemnisation avant le 29 février, et uniquement par le biais d'internet.