A en croire le syndicat majoritaire Action Catégorie C, la situation dans les casernes des pompiers de l'île serait catastrophique. Au centre de secours de Saint-Pierre, en particulier, la discussion est au point mort avec l'administration du Sdis, le Service départemental d'incendie et de secours. D'où le débrayage effectué ce lundi 10 juillet par une quinzaine de personnels.
La deuxième plus grosse caserne de l'île accuserait un manque criant d'effectifs et rien ne serait fait par la hiérarchie pour remédier au problème, assure Denis Ines, le président de l'organisation syndicale. "A plusieurs reprises, nous avons sollicité le président du CASDIS Cyrille Melchior pour faire part de nos difficultés mais nous avons très peu de réponses, voire pas de réponse du tout", avance-t-il.
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Un manque d'effectifs depuis plusieurs années
En neuf mois, le centre de secours de Saint-Pierre aurait perdu 29 personnels."La goutte d'eau aujourd'hui c'est qu'on a eu la répartition des nouveaux sous-officiers qui doivent prendre leurs fonctions au 1er août et Saint-Pierre se retrouve avec seulement trois sous-officiers", déplore le syndicaliste.
Christophe Tonru, le vice-président du syndicat, avance d'autres chiffres : "A Saint-Pierre, depuis octobre 2022, 64 nouveaux sapeurs-pompiers professionnels ont été recrutés, et la deuxième caserne de l'île, qui enregistre plus de 6 500 interventions, n'en a reçu qu'un seul. Alors on se pose des questions sur la gestion du personnel : un seul pompiers sur 64 pour un centre comme Saint-Pierre, ça fait très peu".
Pas de régime de gardes de 12 heures
Autre doléances : "Saint-Pierre demande depuis trois ans le passage au régime des gardes de douze heures", explique Denis Ines. Ce régime permettrait aux pompiers de ne plus travailler que 12 heures par jour et de se reposer ensuite pendant 24 heures. "Mais le dossier n'avance pas".
Actuellement, seule la moitié des pompiers de Saint-Pierre bénéficie de la période des 12 heures de travail. Mais cela ne concerne que ceux qui ont des obligations liées à des raisons médicales et les plus de 55 ans.
Ce débrayage des pompiers de Saint-Pierre n'a cependant pas perturbé le bon fonctionnement de la caserne. "Les grévistes sont présents devant la caserne mais ils n'empêchent pas le départ des véhicules de secours et le fonctionnement de l'administration du centre", indique le commandant Nicolas Folio, Chef de centre au CSP de Saint-Pierre.