Ils ont rivalisé d'ingéniosité pour organiser leur trafic de résine de cannabis, mais c'est aussi ce qui les a perdus. Cinq personnes comparaissaient hier, mercredi 19 juillet, à l'audience correctionnelle du tribunal judiciaire de Saint-Pierre pour avoir monté un petit réseau de stupéfiants via internet.
Dans le courant de l'année 2022, Ils ont mis en place un trafic de drogue par voie postale avec récupération des colis dans des boites aux lettres, puis livraison finale aux clients qui commandaient par internet.
Jusqu'à 60 000 euros d'amendes douanières
Les mis en cause ont été sanctionnés par la justice avec des peines allant d'un an de prison avec 6 mois de sursis simple à 3 ans de prison ferme. Une sanction assortie d'amendes pénales allant jusqu'à 8 000 euros et d'amendes douanières atteignant les 60 000 euros pour les trafiquants plus impliqués.
Si ces derniers ont voulu organiser un trafic de drogue 2.0, il y a eu un comme un bug... Car c'est sur un détail que tout s'est écroulé. Le trafic s'appuyait sur l'application Télégram : une messagerie cryptée mais c’est malgré tout cette application qui a finalement conduit à leur interpellation.
Du shit commandé sur internet et livré via "Télégram"
Leur réseau, baptisé "Lala 974", est tombé à cause d’une adresse mal notée sur deux colis postaux. Alertés, les gendarmes découvrent deux kilos de résine de cannabis en février 2023. L'enquête dévoilera progressivement une organisation structurée depuis un site internet métropolitain depuis lequel il était possible de passer commande !
La drogue était livrée par colis postaux à la Réunion à des adresses fictives ou dans de fausses boites aux lettres. Récupérée, elle était ensuite distribuée aux clients via des échanges sur la messagerie Télégram.
Un trafic très lucratif
La saisie des téléphones des mis en cause lors de leur interpellation en juin 2023 a permis de dater la naissance de ce réseau Lala974 à mars 2022 : les trafiquants auraient importé environ 120 colis en huit mois pour une valeur à la revente estimée par le Ministère public entre 250 000 et 500 000 euros.
Soucieux d’être le plus efficace possible, les responsables du réseau discutaient de logistique, de comptabilité et d’organisation sur les canaux de leur messagerie. Autant de preuves versées au dossier...
Deux principaux instigateurs
En tout, 24 personnes ont été mises en cause dans ce trafic, a détaillé la procureure. La plupart était en lien avec l’un des accusés et ils avaient pour mission de récupérer les colis postaux aux adresses fictives. Les vendeurs et les livreurs étaient rémunérés par un pourcentage de leurs ventes et en nature
Sur les cinq prévenus, ce mercredi, deux ont été désignés comme les principaux instigateurs du trafic. Un autre comme le logisticien en charge de l’organisation et les deux derniers comme de simples exécutants.