"Astèr, fo nou bouge !" C’est le mot d’ordre ce matin à Saint-Pierre où une marche pour le climat est organisée. La ville du Sud qui se retrouve au coeur du débat écologique après le récent abattage d’arbres à Casabona ou encore le projet contesté d’incinérateur de la Civis.
A 9h, ce dimanche matin, près de 200 militants issus de diverses organisations écologistes se sont retrouvés devant le square de la mairie de Saint-Pierre pour une marche pour le climat. Europe Ecologie les Verts, Citoyens pour le Climat, Extinction Rebellion, Greenpeace, Alternatiba, QG Zazalé, Attac, FSU... : plusieurs mouvements sont représentés.
Le cortège de militants a prévu de marcher jusqu’au site de Casabona. Leur mot d’ordre ? "Aster, fo nou bouge !". D’autres militants brandissent des pancartes "Stop au blabla, place aux actes !" On l’aura compris, les "marcheurs verts" réclament davantage d’actes concrets de la part de nos décideurs, alors même que le Parlement s’apprête à examiner le projet de loi "Climat et Résilience".
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Le projet de loi "Climat et Résilience" au Parlement
Ce texte est censé reprendre les recommandations de la Convention Citoyenne sur le Climat mise en place par Emmanuel Macron. Mais voilà, celui-ci ne serait pas à la hauteur des enjeux climatiques, selon Europe Ecologie les Verts qui estime qu’il aurait fallu aller beaucoup plus loin.
"Ce projet de loi qui va être débattu pendant quinze jours et qui est issu des propositions des 150 citoyens des conventions citoyennes sur le Climat est vidée de tout son sens", défend Jean-Pierre Marchau, le secrétaire régional du mouvement à La Réunion.
Un texte "vidé de son sens"
"Seules dix propositions sur 149 sont reprises. Voilà pourquoi il est impératif de se mobiliser aujourd’hui", lance celui est aussi candidat aux élections régionales. "Le gouvernement est timoré comme le gouvernement précédent, mais il y a urgence, comme le disait Jacques Chirac : «La maison brûle et nous regardons ailleurs»".
A La Réunion, Jean-Pierre Marchau avance que le combat écologique concerne l’arrêt du bétonnage des sols, la protection de la biodiversité et surtout l’arrêt du projet d’incinérateur de la Civis. Un dossier sudiste sulfureux, tout comme celui de l’abattage des arbres à Casabona en faveur de la construction d’un centre commercial. Ce n’est ainsi pas un hasard si la capitale du Sud a été choisie pour cette marche du Climat.
Le projet de loi "climat et résilience" ne reprend que 10 propositions de la Convention citoyenne "sans filtre". Analyse par @franceinfo https://t.co/Pd0MmqoKa0#LoiClimat
— UVED (@UntUved) March 10, 2021
Saint-Pierre, ville emblématique...
"Pour nous, Saint-Pierre est une ville emblématique. Le saccage de Casabona montre que le maitre n’a pas compris la nouvelle sensibilité urbaine qui veut que l’on protège la biodiversité. Nous avons besoin d’arbres dans les villes ! Et puis le projet d’incinérateur est contraire à la réglementation européenne et à une gestion durable des déchêts", argumente encore Jean-Pierre Marchau.
Au sujet de Casabona, le maire Michel Fontaine a déjà répondu qu'il ne "céderait à aucune intimidation", d'autant qu'il dispose d'un programme de replantation d'arbres sur le site.
L'opposition municipale saint-pierroise était également présente à cette marche pour le climat. Emmanuel Doulouma, le porte-parole de "Saint-Pierre plus verte", estime lui aussi qu'il faut "mettre les bouchées doubles dans la lutte contre le dérèglement climatique". Il est intervenu en direct dans le journal de 12h30 de Réunion La 1ère :