Les préservatifs seront gratuits dès le 1er janvier 2023 en pharmacie pour les mineurs et les 18-25 ans. Le président de la République l’a annoncé jeudi 8 décembre, "une petite révolution de prévention", écrit Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux. La nouvelle fait réagir à La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Des avis mitigés
Dans cette pharmacie de Sainte-Marie, la prochaine gratuité des préservatifs laisse quelques clients perplexes. Cela n’enchantent pas Yolaine et sa fille de 15 ans : "Ils vont faire des bêtises ces jeunes-là ! On essaie de serrer la vis, alors là, il ne faut pas !", s’exclame la mère de famille. Yolaine estime que "les jeunes ne vont plus réfléchir". Qu’elle se rassure, son adolescente assure ne pas vouloir passer le cap. "A l’infirmerie ils ont accès aux préservatifs gratuits mais ce n’est pas la peine d’offrir ça comme un cadeau de Noël", ajoute Yolaine.
Pour cette autre maman, c’est une bonne nouvelle : "C’est ce qu’il fallait, ça commence très jeune donc je pense qu’on n’avait pas le choix, beaucoup de gens ont des enfants en étant mineurs", déclare-t-elle. D’autres sont résignés, "ça ne me choque pas, c’est dans l’ère du temps, quand ce n’était pas le cas, les jeunes trouvaient le moyen de s’en procurer", raconte ce client.
Une prévention
"C’est une très bonne mesure de santé publique", estime Catherine Apostoloff. La pharmacienne constate depuis quelques temps une recrudescence des maladies et infections sexuellement transmissibles, "le préservatif reste l’un des moyens de protection contre les maladies", poursuit la professionnelle. Catherine Apostollof remarque aussi une baisse d'achat de protections ces trois dernières années.
Les modalités de cette prise en charge sont encore inconnues. François Braun, le ministre de la Santé assure le processus allait "être très simple : un remboursement à 100% par la Sécurité Sociale, sans ordonnance".
Emmanuelle Macron ajoute qu’au-delà du VIH, le dépistage sera élargi à "d’autres pathologies, d’autres virus", notamment le papillomavirus, "pour renforcer la politique de prévention en santé".