Après trois ans de travaux et 20 millions d’euros investis, le chantier du port de Sainte-Marie est en passe d'être achevé. Sa réouverture est prévue d’ici la fin de l’année, d’après la Cinor. Le projet vise à moderniser et sécuriser le site, ainsi qu'à rallonger la digue pour une capacité d’accueil des bateaux qui sera quasiment doublée.
Mais derrière cette bonne nouvelle, des voix commencent à se faire entendre concernant les nouveaux tarifs d’amarrage qui doivent être applicables dès le mois de novembre. Les pêcheurs et les plaisanciers interrogés les trouvent excessifs.
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Un chenal encore problématique
Il est question d'une hausse comprise entre 10 et 15 %. Des tarifs qui ont été révisés afin de supporter la modernisation du site. Mais pour ces usagers, les comptes ne sont pas bons car le site est loin d'être fonctionnel, estiment-ils.
Aziz, propriétaire d'un bateau de sept mètres, confie avoir du mal à croire à la fin prochaine des travaux : "On a frotté plusieurs fois, sans dégâts heureusement, mais on a frotté parce qu'il y avait un banc de sable dans le chenal. Il n'y a pas 1,50 m de profondeur et dans le meilleur des cas, on a 1,10 voire 1,20m à marée haute".
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Pas d'eau ni d'électricité
Frédéric Dambreville, représentant du collectif des usagers du Port de Sainte-Marie, estime que le ponton est loin d'être sécurisé. Et la liste des griefs est longue. "Nous n'avons pas d'eau sur nos pontons ou sinon des fuites énormes. Des milliers de mètres cube d'eau vont directement à la mer. Et on n'a pas non plus d'électricité depuis de nombreuses années".
De son côté, la Cinor assure que les installations électriques et d’abduction seront rapidement opérationnelles. Concernant la nouvelle grille de tarifs, le gestionnaire concède qu'elle peut prêter à confusion. Le prix des anneaux pour les "canots", les barques traditionnelles, augmente effectivement, mais la hausse reste contenue d’après Didier Gopal, élu à la Cinor en charge du port de Sainte-Marie.
Un nouveau marché lancé pour le désensablement
Le chenal lui, aurait été toujours été praticable. "Pour le chenal, les contribuables de Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne ont dépensé un million d'euros cette année pour maintenir le chenal ouvert et j'ai vu les pêcheurs sortir", défend encore Didier Gopal.
Le désensablement du Port fait néanmoins l’objet d’un nouveau marché : une nouvelle méthode de dragage dite hybride, car associant pompe hydraulique et pelle mécanique, a été retenue.