A chaque grosse pluie ou cyclone, l'eau de la ravine Bois Blanc monte de plus en plus. Jusqu'à menacer les habitations sur ses berges. Un peu plus bas, elle a même déjà déchaussé des arbres.
Sur la rive droite, trois maisons sont menacées. Celle de Cerrone Rivière est sur la rive gauche. "Toutes les racines qu'on voit, à un moment c'était recouvert de végétation, de terre, de petits galets", montre-t-il. A chaque épisode de fortes précipitations, le Sainte-rosien angoisse. "Ce gros manguier était vraiment enraciné, aujourd'hui ses racines sont dehors. A chaque cyclone ou grosse pluie, nou entend la ravine arriver. Nou vive pu tranquille", dit-il.
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Comme lui, beaucoup d'habitants des berges ont vu la ravine changer ces dernières années, et craignent chaque montée des eaux. Le pont, tout comme le lotissement La Source, sont également menacés.
50 maisons menacées
Afin d'éviter ce danger, le maire de Sainte-Rose Michel Vergoz souhaite un renforcement des berges et l'aplanissement partiel du lit pour enlever les masses rocheuses qui entravent l'écoulement des eaux en aval du pont.
Cinq ravines comme ça à Sainte-Rose. "Sur la ravine de Bois Blanc, le danger peut impacter 50 maisons", justifie-t-il.
"Il suffit d'arrêter cet affouillement, de sortir ce pied d'boi qui pèse fortement sur les berges de la ravine, pour redonner du volume à l'eau pour qu'elle parte à la mer. Il y a extrême urgence à agir"
Michel Vergoz, maire de Sainte-Rose
Un cours d'eau puissant
Quoi qu'il en soit, même après des travaux, la ravine Bois Blanc continuera d'être dangereuse. Ce petit cours d'eau, large d'une trentaine de mètres dans les bas, est en réalité très puissant. "Il ne faut pas se fier aux apparences. Quand on regarde le bassin versant de cette ravine, on se rend compte qu'il s'étend sur une très grande surface et comprend beaucoup de bras qui viennent se jeter dans cette ravine, ce qui en fait un cours d'eau extrêmement puissant et donc dangereux quand il y a des crues", explique Alain Bertil, chargé de mission volcanisme à la mairie de Sainte-Rose.
Un piton qui dévie les cours d'eau
La présence du piton Nelson, apparu il y a environ 450 ans suite à une éruption, contribue à accroître la dangerosité de la ravine. "Le piton Nelson bloque la pente naturelle, et toutes les ravines qui butent contre ce piton ont dévié pour former un seul cours d'eau dangereux quand il y a des crues", souligne le chargé de mission volcanisme à la mairie de Sainte-Rose.
Une tragique inondation en 1947
Enfin, si cette ravine Bois Blanc - sous surveillance de la DEAL et du BRGM - effraie les habitants du coin, c'est aussi parce qu'il existe des précédents. En 1947, un éboulis qui s'est produit en amont avait obstrué le passage de l'eau. Le barrage formé avait fini par céder, et l'eau avait inondé en partie le village, 4 km plus bas. Un épisode qui avait coûté la vie à 9 personnes à l'époque.