À 63 ans, Maité vit dans une petite kaz créole, au jardin bien fleuri, dans le quartier Bel Air à Sainte-Suzanne. Le cadre est idyllique, excepté la vue sur le site d'enfouissement et surtout les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent.
Odeurs nauséabondes, bruits et mouches
"J’aime le plantes, les fleurs, c’est ma passion, je passe la matinée dans mon jardin, il me faut un peu d’oxygène, explique Maïté qui se calfeutre ensuite chez elle pour le reste de la journée. L’après-midi, je reste enfermée".
C’est une petite maison que j’ai fait pour ma retraite tranquille, mais malheureusement il fait chaud, on ne peut pas ouvrir les fenêtres. Il y a les mouches, les odeurs et les bruits, c’est difficile à vivre.
Maïté, riveraine
Des odeurs de gaz et un malaise
Il y a deux mois, Maïté a même fait un malaise. "On a senti une odeur de gaz, j’ai cru qu’il y avait une fuite chez moi, raconte la retraitée. En ouvrant la porte, j’ai reçu le gaz en plein visage, j’ai fait un malaise". "Est-ce qu’il faut attendre un jour un décès pour que chacun prenne ses responsabilités ?", interroge Maïté.
15 ans que ça dure
Dans le quartier, l’association "Respire Bel Air" s'est formée il y a 15 ans pour défendre les riverains. "On est régulièrement soumis à ces mauvaises odeurs, c’est insupportable, assure François Dieudonné, vice-président de l’association. On ne peut plus vivre correctement et ça fait plus de 15 ans qu’on lance des alertes".
Une commission en préfecture chaque année
Ce mardi, une réunion annuelle s’est tenue en préfecture avec les riverains et l’exploitant du site. Cette Commission de Suivi des Sites a lieu tous les ans depuis plus de dix ans. "On discute avec l’exploitant qui nous soumet ses rapports d’activités", explique François Dieudonné.
À côté du centre d’enfouissement, un centre de tri et recyclage a aussi vu le jour il y a trois ans. "Depuis, on subit encore plus de mauvaises odeurs", assure François Dieudonné, vice-président de l’association "Respire Bel Air".
Réduire les nuisances et étudier la qualité de l'air
L'entreprise qui gère le site promet des aménagements pour réduire les nuisances.
De son côté, Daniel Alamelou, président du Syndicat du Traitement des déchets du Bassin Nord/Est, a déjà reçu à plusieurs reprises le collectif. Il garantit qu'une étude sur la qualité de l'air sera lancée avant la fin de l'année.
"Il faut détecter toutes ces nuisances, il faudra certainement une étude de la qualité de l’air menée par l’Atmo, assure Daniel Alamélou. Nous devons donner des réponses aux riverains, le dialogue ne sera pas rompu avec eux".
Une fermeture du site prévue en 2028
Le centre d'enfouissement actuel devrait fermer en 2028. Le Syndicat de Traitement des déchets du Bassin Nord/Est recherche un nouveau site, éloigné des habitations.