C’est en 2004 que naît le festival Sakifo. Une naissance à Saint-Leu et sur différents sites de la commune, la Ravine, ou encore le parc du 20 décembre. Pat’ Jaunes, Nathalie Natiembé, Danyel Waro ou encore Keziah Jones et Johnny Clegg, entre autres, participent à cette première édition.
Et même si le patron du Sakifo Jérôme Galabert espérait un succès, il n’avait pas prévu que ça marcherait aussi bien : "une heure et demie pour faire la Saline/ Saint-Leu, on ne s’y attendait pas, à l’époque il n’y avait pas la route des Tamarins et on n’avait pas anticipé les embouteillages".
Une première édition qui cartonne
Résultat : une première édition avec 20 000 spectateurs et c’est le début d’une longue aventure. Une aventure qui a donc lieu en août, chaque année, et qui dure cinq jours. Le festival voit passer Dyonisos, Davy Sicard, Melanz Nation ou encore Tiken Jah Fakoly.
Et puis, les élections municipales de 2008 arrivent. Thierry Robert succède à Jean-Luc Poudroux et ça ne se passe pas très bien. Jérôme Galabert se remémore très bien cet épisode.
On a été amenés à suspendre la billetterie, on s’apprête à l’époque à dévoiler la programmation, à lancer la vente, et paf, ça nous tombe sur le museau.
Jérôme Galabert, directeur du festival Sakifo
La montée en puissance du Sakifo
Direction Saint-Pierre pour l’édition 2008. Ti pas ti pas, le Sakifo prend ses marques dans le Sud. À partir de 2012, c’est la formule actuelle : ce sont trois jours en juin qui se mettent en place.
Et les têtes d’affiche deviennent de plus en plus importantes. Stromae en 2011. Il reviendra d’ailleurs à l’apogée de sa popularité en 2014, Manu Chao en 2013.
Et puis, outre une ouverture sur l’océan indien, ou la Jamaïque, ce sont les Américains de Earth Wind and Fire qui sont programmés en 2012. En 2018, l’auteur du tube mondial "I need a dollar", Aloé Blac, pose son micro sur la scène du Salahin. Et Ben Harper le suit en 2019. Le groupe britannique Texas viendra aussi en 2022. Jérôme Galabert explique cette ouverture sur la scène américaine par son travail en Afrique du Sud.
On a fait venir au moins 30 groupes d’Afrique du Sud et on a beaucoup travaillé là-bas (il y a même eu l’équivalent du Sakifo, le Zakifo pendant quelques années de 2015 à 2019 NDLR). Alors on a pu négocier directement avec les Etats-Unis, sans passer par les intermédiaires. Mais contrairement à ce que dit une légende urbaine, on n’a jamais dépensé plus de 100 000 euros, billet d’avion inclus, pour faire venir un artiste.
Jérôme Galabert, directeur du festival Sakifo
Mais en 2020, le Covid met un coup d’arrêt au festival, le retour se fait en décembre 2021, "la pire édition qu’on ait vécue, je crois que c’est la première fois qu’on s’est dit, là on va peut-être lâcher l’affaire", souffle Jérôme Galabert.
Le cap des 40 000 festivaliers
À la veille de ses 20 ans, le Sakifo franchit la barre des 40 000 festivaliers en 2023, avec des têtes d’affiche comme Angèle ou Louise Attaque qui font décoller les ventes.
Cette année, le festival débutera comme d’habitude le vendredi soir, mais dès jeudi le site sera accessible gratuitement pour une soirée du marché des musiques de l’océan indien, le IOMMA, qui fête, lui, ses 10 ans.
Revoir les moments forts de 20 ans de Sakifo :