Salazie : un vaste chantier pour débarrasser la mare à Poule d'Eau de ses envahissantes laitues d'eau

La mare à Poule d'Eau de Salazie une nouvelle fois débarrassée de ses laitues d'eau
Pour que les espèces qui y vivent puissent à nouveau prospérer, la Cirest a à nouveau entrepris un chantier de "libération du plan d'eau", à mare à Poule d'eau dans le cirque de Salazie. 2 500m3 de laitues d'eau, espèce exotique envahissante, doivent être évacués.

Le cirque de Salazie compte nombre de ravissants endroits où aspirer à la tranquilité dans la nature. Parmi eux, la mare à Poule d'eau. Mais ce plan d'eau naturel, depuis plus d'un an, est envahi par les laitues d'eau (pistia stratiotes).

Elles recouvrent aujourd'hui la quasi-totalité de la surface de la mare, si bien qu'il est difficile de distinguer l'eau sous l'épaisse couche de végétation.

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

La mare à Poule d'Eau débarrassée de ses laitues d'eau

Des laitues qui laissent peu de place aux autres espèces 

Mais surtout, ces laitues empêchent aux autres espèces de la faune et de la flore qui vivent là de prospérer, comme l'explique Florent Sangla, technicien à la Cirest. 

"Les laitues d'eau vont recouvrir toute la mare et asphyxier le milieu : il n'y aura plus ni oxygène ni lumière, et ça va détruire toute la vie qu'il y a dessous". 

Florent Sangla, technicien ouvrage à la Cirest

Les tilapias, que les pêcheurs avaient pris l'habitude de venir taquiner ici, sont de moins en moins nombreux. Et les fameuses poules d'eau qui donnent son nom au site ont moins de place pour nicher, l'espace étant grignoté par ces laitues qui prolifèrent très vite. 

La mare à Poule d'Eau de Salazie une nouvelle fois débarrassée de ses laitues d'eau

2 500m3 de végétaux à débarrasser

La Cirest a donc entrepris un vaste chantier d'enlèvement de "libération du plan d'eau", faisant appel à un prestataire de service, qui sera chargé d'évacuer un total estimé de 2 500m3 de matière humide ! Le coût de l'opération a été estimé à 300 000 euros. Mais la durée des travaux elle, n'est pas précisément définie même si la Cirest l'estime à "un mois et demi ou deux".

"On a monté le marché de sorte que tant que le plan d'eau n'est pas totalement libéré, l'entreprise continuera de travailler sur le site"

Florent Sangla, technicien ouvrage à la Cirest

La mare à Poule d'Eau de Salazie une nouvelle fois débarrassée de ses laitues d'eau

Une pelle amphibie pour pousser les plantes vers le bord

Les laitues d'eau seront d'abord ramenées du centre vers les berges au moyen d'une pelle amphibie. Une autre mini-pelle prendra le relais pour les extraire de l'eau ; enfin, les déchets verts seront chargés dans un camion et évacués vers la parcelle d'un agriculteur située à proximité. 

Réutilisées en fertilisant

Ces espèces invasives trouveront néanmoins une utilité hors de la mare à Poule d'Eau. Très riches en nutriments, les laitues d'eau serviront à fertiliser les champs. Cette matière organique constituera en effet un excellent engrais pour les plantations du cirque. 

La mare à Poule d'Eau de Salazie une nouvelle fois débarrassée de ses laitues d'eau

Des opérations d'enlèvement régulières

Le plan d'eau lui, bénéficiera d'un nettoyage, pour faire en sorte que la mare conserve son miroir d'eau. Si une association s'occupe déjà des abords de l'étang, la Cirest souhaite à l'avenir élargir ses missions à un "entretien très régulier" de la surface de l'eau, pour éviter que les laitues ne viennent à nouveau la recouvrir. 

Le précédent entretien en août 2022

Car cette plante envahissante, même coupée et ôtée du plan d'eau, ne cesse de réapparaître. D'où les opérations de ce type organisées à plusieurs reprises ces dernières années : la précédente remonte à un an, et avait duré deux mois pendant lesquels 300 tonnes de végétaux avaient été débarrassés, accumulées en trois ans

Une espèce exotique envahissante introduite par l'homme 

Présente depuis plusieurs années à la Mare à Poule d'Eau, la pistia stratiotes a probablement été introduite dans ce milieu par l'homme. Vendue en jardinerie, cette plante est utilisée dans les aquariums et les bassins aquatiques, mais prend très vite beaucoup de place...

"Les gens s'en débarrassent dans la nature parce que ça prend trop de place, mais c'est une espèce exotique envahissante. C'est une plante qui n'est pas arrivée là par hasard, elle prolifère dans un milieu qui lui est favorable, très vite..." 

Florent Sangla, technicien ouvrage à la Cirest