Salon International de l'Agriculture 2025 à Paris : 36 exposants Réunionnais y participent

Cela fait plus de 30 ans que La Réunion s'invite au Salon de l'Agriculture à Paris. Du 22 février au 2 mars, 36 exposants porteront les couleurs de notre île à Paris. 

Le village Réunion, de 800 m², est organisé en 8 îlots. Les acteurs du monde agricole vont valoriser le savoir-faire péi avec nos fruits, légumes et produits transformés.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Un tremplin pour ces 36 exposants

Confitures, confiseries, ou charcuteries locales prendront place dans le Village Réunion lors de cette 61ème édition. Armand Proserpine, producteur à Saint-Denis, veut sauvegarder les fruits lontan. Les papayes, bilimbis, baba-figues ou citrons péi se retrouveront sous forme de toasts ou de salades dans le village Réunion.

Les fruits lontan sont en voie de disparition, on les fait revenir au goût du jour ! C'est ma première participation au salon de l'agriculture, je suis honoré de représenter mon île.

Armand Proserpine, producteur

C'est une première aussi pour Jimmy Lépinay. "Mi transforme du combava, mi déshydrate, mi mixe et mi met' en bocal. Mi emmène seulement 15% de la production", s'enthousiasme-t-il. 

Laetitia Parvedy, elle, proposera du rhum et du piment la pâte dans la capitale. La Réunionnaise "attend de se faire connaître et a hâte de voir les réactions face aux produits", confie-t-elle.

Je veux montrer la différence entre un galabé travaillé avec de la canne et du yacon ! C'est une poire de terre que j'ai transformé en galabé, sans sucre importé parce que le yacon est gorgé de sucre. J'ai créé ça avec du sucre de gingembre-mangue.

Ingrid Taristas, productrice

Des nouveautés 

Mégane recherche l'originalité. Dès ce week-end, elle proposera sa conserverie artisanale, avec "des fruits et légumes 100% made in La Réunion avec du sel de Saint-Leu également", assure-t-elle.

On fait de la lacto-fermentation, on met les végétaux dans une saumure, une préparation liquide salée, qui permet de leur donner beaucoup de pouvoir pour le microbiote et de les conserver beaucoup plus longtemps.

Mégane, conserverie Pot en ciel kréol

"On est la première conserverie à le faire à La Réunion, c'est une innovation déjà bien connue à Paris, puisque les chefs étoilés cuisinent avec ça", se réjouit Mégane.  

On espère une bonne influence ! On veut montrer ce que l'on sait faire sur l'île avec la papaye, la mangue, le letchi, le piment. On produit sur commande, on espère en avoir beaucoup plus pour pouvoir vivre de notre activité.

Mégane

Des retombées positives

Amandine Gullstrand participe pour la deuxième fois au salon de l'agriculture.  Cette créatrice d'infusion est ravie, les résultats de sa première participation ont été immédiats. 

Vraiment fantastique ! On a eu une très belle visibilité sur La Réunion, on a eu aussi des échanges de partenariats, on a créé de nouveaux contacts sur la Métropole et une nouvelle clientèle qui apprécie les saveurs réunionnaises dans leur tasse.

Amandine Gullstrand, créatrice d'infusion

"Cette année l'objectif c'est de faire découvrir encore plus de saveurs aux personnes de l'Hexagone mais aussi aux Réunionnais qui m'attendent et promouvoir plus loin notre savoir-faire notamment en Suisse et en Belgique", raconte Amandine Gullstrand.

"L'Agriculture, cette fierté française"

Axée sur "l'Agriculture, cette fierté française", la 61ème édition du SIA accueillera 1000 exposants, plus de 600 000 visiteurs et 4000 animaux. L'égérie du salon cette année est Oupette, une vache limousine de la Vienne. 

Cet événement est l'occasion de mettre à l'honneur la richesse de La Réunion estime Cyrille Melchior, président du Département. 

Si on offre pas cette vitrine à ceux qui font des efforts au quotidien pour transformer les fruits et les légumes, ils auront du mal à écouler leurs productions. Oui ça coute un million d'euros, mais les retombées sont supérieures à ce que nous dépensons.

Cyrille Melchior, président du Département

"La Réunion souffre de son étroitesse de marché, c'est pour cela que nous travaillons sur des produits de niche. Quand vous additionnez cette multitude de producteurs répartis partout à La Réunion, cela fait une grande richesse", ajoute Cyrille Melchior. Selon le président du Département, "aux Antilles, dans l'Hexagone, partout bana i regard' les produits de La Réunion avec une envie. Zot i dit que sur l'île, nou lé kapab de produire dans la diversité, dit-il. C'est un atout et non un handicap pour l'agriculture réunionnaise", insiste le président du Département.

Vers l'autonomie alimentaire ? 

L'île compte 7000 exploitations agricoles, malgré des difficultés et incertitudes, la transformation des produits péi contribue à aller vers la souveraineté alimentaire. 

Chaque année dans la grande distribution ou la restauration collective, on voit de plus en plus de produits réunionnais. Dans les collèges on a de plus en plus de viandes, de fruits et légumes péi.

Cyrille Melchior, président du Département

32 médailles ont été remportées l'année dernière. L'ambiance sera aussi au rendez-vous tous les jours, avec le groupe créole Trio Métiss'.