8 700 enfants accompagnés, dits "élèves à besoins particuliers", ont fait leur rentrée des classes cette semaine à La Réunion. L’académie compte 2 900 AESH cette année, c’est 10% de plus que l’an dernier, soit 110 emplois supplémentaires. Un renfort bienvenu, encore insuffisant face aux besoins, reconnaissent les associations et les parents d'élèves.
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Près de 2 000 dossiers en souffrance
Actuellement 2 000 dossiers restent en souffrance depuis plus de 6 mois au niveau de la MDPH, explique Eric Boyer, l’administrateur de l’ADAPEI, l'association départementale d’amis et parents de personnes handicapées mentales.
Ce sont autant d’enfants qui auraient besoin d’un accompagnement d’AESH pour pouvoir être scolarisés correctement. Faute de quoi, ils ne sont soit pas pris en charge dans des dispositifs correspondants à leurs besoins, soit ils restent chez eux.
On n’arrête pas de parler de l’école de la République, de l’école de la réussite, pour les enfants en situation de handicap, je me pose beaucoup de questions sur la réussite.
Danièle Payet, président de l’association ADAPEI
Manque de moyens de traitement et d’accompagnement
Pour traiter les dossiers dans un temps raisonnable, le rectorat devrait d’’abord mettre trois enseignants à disposition de la MDPH, explique Eric Boyer. Il faudrait ensuite évaluer le nombre d’heures d’accompagnement nécessaires et créer les emplois en fonction.
Il demande au recteur de fournir les moyens nécessaires au traitement des dossiers, puis de donner les moyens humains d’accompagnement. Actuellement, le nombre d’heures d’accompagnement ne correspond pas toujours au besoin défini dans certains cas.
" Les parents des personnes handicapées, nous avons une telle souffrance en nous qu’on ne manifeste pas ", confie Eric Boyer. Leur seul recourt reste les médias ou encore les associations telles que l’ADAPEI.
Un long parcours du combattant
Au manque de personnel d’accompagnement, s’ajoute la complexité des démarches pour en bénéficier. Les deux enfants en situation de handicap de Cynthia ont pu être scolarisés à cette rentrée, dans un IMP et dans une classe Ulis au Tampon. Il a pour cela fallu accomplir un long parcours. Aujourd’hui cette mère remercie les équipes éducatives qui interviennent auprès de ses enfants, qui sont heureux d’aller à l’école.
Le parcours est long, compliqué mais aussi solitaire, témoigne une autre maman d’un garçon porteur de handicap désormais en IMP au Tampon également.
On est pris entre la colère et beaucoup de peine, parce qu’on se sent seul dans ce combat. On doit taper à toutes les portes. On n’est pas entendus, on a à l’abandon. On est les oubliés de la société.
Stéphanie, mère d’un garçon de 12 ans en situation de handicap