En juillet 2023, 68 accidents corporels ont été relevé, une personne tuée est à déplorer, ainsi que 81 blessés dont 16 hospitalisés. Moins d’accidents corporels, moins de tués et moins de blessés que l’année précédente, notent les autorités qui publient le bilan mensuel de la sécurité routière.
Depuis le début de l’année, 19 personnes ont perdu la vie sur les routes de La Réunion, c’est 15 de moins qu’à la même période en 2022. Parmi eux, 16 hommes et 3 femmes. 42% des personnes tuées l’ont été dans un accident un véhicule pour 42%, des motos pour 16% des scooters pour 11%, des vélos pour 5% et 26% étaient des piétons.
Si 56% des accidents mortels sont liés à l’alcool, 33% le sont du fait de la vitesse et 11% da ka consommation de stupéfiants, précise l’Observatoire Départemental de Sécurité Routière de La Réunion.
Les précisions de Jean-Marc Collienne :
Attention à la consommation de zamal au volant
Ce mois-ci, les autorités mettent l’accent sur la consommation de stupéfiants au volant, et notamment le zamal. " Les effets négatifs de la consommation de cannabis sur la conduite d’un véhicule sont encore sous-estimés voire ignorés par les automobilistes ", estiment-elles.
Pourtant, la consommation de drogue est en cause pour près de 21% de la mortalité routière. Chaque année, 700 personnes sont tuées sur les routes françaises dans un accident impliquant un conducteur ayant consommé des drogues.
Dans le cas du cannabis, s’il y a une consommation, " vous avez un risque multiplié par deux " d’accident de la route, confirme le Dr David Mété, responsable du service d’addictologie au CHU de La Réunion.
" Ce risque va notamment devenir très important lorsque le cannabis se rajoute à d’autres substances comme l’alcool ", insiste-t-il. L’alcool reste beaucoup plus impliqué dans les cas d’accidents mortels, mais le cannabis a aussi un impact fort, rappelle le Dr David Mété.
Les risques de la conduite sous l’effet de stupéfiants
La consommation de stupéfiants augmente le temps de réaction, accroit le risque d’accident grave, voir mortel. Le cannabis entraine une somnolence, ralentit la coordination des mouvements, allonge le temps de réaction et diminue les facultés visuelles et auditives.
C’est deux fois plus quand on consomme du cannabis, quand on mélange ça à d’autres substances, ça peut monter à des dizaines de fois plus, 60 fois plus.
Dr David Mété, responsable du service d’addictologie au CHU de La Réunion
L’ecstasy masque la sensation de fatigue et altère les capacités mentales, donne l’impression trompeuse que l’on est maître de soi et favorise un comportement irrationnel au volant. La cocaïne suscite une conduite agressive et entraine une baisse de l’attention ou de jugement qui peut aller jusqu’à la perte de contrôle du véhicule.
Des stages de sensibilisation aux dangers au volant en cas de consommation de stupéfiants sont dispensés aux conducteurs, notamment aux professionnels comme les chauffeurs de poids lourds.
Regarder le reportage de Réunion la 1ère :
Plus de contrôles et des sanctions lourdes
La consommation de toutes les drogues est interdite et constitue un délit. Des tests salivaires sont systématiquement pratiqués en cas d’accident mortel ou corporel. Ils peuvent détecter le cannabis, la cocaïne, les opiacés et l’ecstasy. Les cyclistes, les "trottinettistes" et les accompagnateurs en conduite accompagnée peuvent être testés au même titre que les conducteurs de véhicules.
Les forces de l’ordre peuvent aussi effectuer ce type de tests lors de simples contrôles routiers. En cas de résultat positif, les peines encourues peuvent aller jusqu’à 2 ans de prison et 4 500 euros d’amende, et de 3 ans et 9 000 euros d’amende si conjugué avec de l’alcool. Une personne positive peut aussi perdre 6 points sur son permis de conduire.
A noter, le refus de se soumettre au dépistage entraîne les mêmes sanctions qu’une analyse sanguine ou salivaire positive. La conduite après usage de drogues est une circonstance aggravante en cas d’accident.