Semaine de prévention des addictions : la descente aux enfers de Serge, la quarantaine, accro au sexe

Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétère.
Dans le cadre de la semaine de prévention des addictions, Serge livre son témoignage sur son addiction au sexe pour laquelle le père de famille est aujourd’hui sous traitement. Des pulsions qui peu à peu se sont métamorphosées en déviance jusqu’à ce qu’il soit condamné pour voyeurisme.

C’est l’une des addictions dont on parle rarement, et pour laquelle on ne dispose d’aucune statistique. Pourtant l’addiction au sexe est un trouble du comportement qui peut avoir des conséquences délétères comme en témoigne la descente aux enfers de ce dionysien.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Jeux Vidéos, alcool, tabac, zamal : les addictions sont nombreuses et variées. L’une d’elle est plus rare : l'addiction au sexe. Témoignage ©Réunion la 1ère

Sous l’emprise de pulsions 


Serge (prénom d’emprunt) avoue avoir perdu le contrôle en début d’année. Ses pulsions  poussent le quadragénaire à filmer des poitrines de femmes dans les supermarchés.

Au début je ne savais pas que c’était une addiction, j’y ai pris goût, et je n’arrivais plus à m’arrêter

Trois mois après, le dionysien est sous l’emprise d’un comportement compulsif dans lequel il ne se reconnait pas.
Son trouble l’aura conduit à filmer une centaine de femmes, jusqu’à son arrestation, qui lui vaut des poursuites pour voyeurisme aggravé.
Il écope d’une peine de prison avec sursis mais ce sont surtout les conséquences dans sa vie personnelle qui l’accablent aujourd’hui.

J’ai pratiquement tout perdu, vis-à-vis de ma femme et de mes enfants, de mon travail, c’est compliqué


Serge a également l’obligation de se soigner. La thérapie réduit considérablement ses pulsions. Il assure avoir trouvé des outils pour contrôler ce mal qui le ronge. Il espère aujourd’hui que son témoignage pourra aider les personnes qui se trouvent confrontées à la même problématique.

Addiction au sexe et paraphilie


Selon David Mété, chef du service addictologie au CHU de Bellepierre, l’addiction au sexe concerne « entre 3 % et 6 % de la population, qui est plutôt masculine ». Il s’agit là d’une estimation puisque nous ne disposons  pas de statistiques à ce sujet en France.
Pour le médecin, le cas de Serge relève davantage de paraphilies ce qui correspond à des fantasmes ou comportements sexuels fréquents et intense portant sur des objets ou des personnes non consentantes.

 Ces pulsions qui  peuvent tomber sous le coup de la loi, sont donc à distinguer de l’addiction au sexe, qui relève d’un "besoin de sexualité qui va à l’excès"  rappelle l’addictologue.
La prise en charge de l’addiction au sexe peut alors passer par une thérapie, en revanche, dans le cas de la paraphilie, la castration chimique (un traitement qui vise à contrôler la libido) est indiquée.