C’est l’une des addictions dont on parle rarement, et pour laquelle on ne dispose d’aucune statistique. Pourtant l’addiction au sexe est un trouble du comportement qui peut avoir des conséquences délétères comme en témoigne la descente aux enfers de ce dionysien.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Sous l’emprise de pulsions
Serge (prénom d’emprunt) avoue avoir perdu le contrôle en début d’année. Ses pulsions poussent le quadragénaire à filmer des poitrines de femmes dans les supermarchés.
Au début je ne savais pas que c’était une addiction, j’y ai pris goût, et je n’arrivais plus à m’arrêter
Trois mois après, le dionysien est sous l’emprise d’un comportement compulsif dans lequel il ne se reconnait pas.
Son trouble l’aura conduit à filmer une centaine de femmes, jusqu’à son arrestation, qui lui vaut des poursuites pour voyeurisme aggravé.
Il écope d’une peine de prison avec sursis mais ce sont surtout les conséquences dans sa vie personnelle qui l’accablent aujourd’hui.
J’ai pratiquement tout perdu, vis-à-vis de ma femme et de mes enfants, de mon travail, c’est compliqué
Serge a également l’obligation de se soigner. La thérapie réduit considérablement ses pulsions. Il assure avoir trouvé des outils pour contrôler ce mal qui le ronge. Il espère aujourd’hui que son témoignage pourra aider les personnes qui se trouvent confrontées à la même problématique.
Addiction au sexe et paraphilie
Selon David Mété, chef du service addictologie au CHU de Bellepierre, l’addiction au sexe concerne « entre 3 % et 6 % de la population, qui est plutôt masculine ». Il s’agit là d’une estimation puisque nous ne disposons pas de statistiques à ce sujet en France.
Pour le médecin, le cas de Serge relève davantage de paraphilies ce qui correspond à des fantasmes ou comportements sexuels fréquents et intense portant sur des objets ou des personnes non consentantes.
Ces pulsions qui peuvent tomber sous le coup de la loi, sont donc à distinguer de l’addiction au sexe, qui relève d’un "besoin de sexualité qui va à l’excès" rappelle l’addictologue.
La prise en charge de l’addiction au sexe peut alors passer par une thérapie, en revanche, dans le cas de la paraphilie, la castration chimique (un traitement qui vise à contrôler la libido) est indiquée.