Une brume volcanique au-dessus de La Réunion

Une brume enveloppe actuellement le ciel réunionnais. Évoquée initialement comme un "smog", contraction de smoke (fumée) et "fog" (brouillard), on la nomme désormais "vog" (volcanic fog) car liée directement à l'éruption volcanique en cours. 

Si vous levez les yeux au ciel, vous pouvez apercevoir depuis un voile brumeux sur La Réunion. Notamment accroché sur les hauteurs de l'île. Il s'agit d'un phénomène climatique appelé le "vog", qui vient de la contraction de "volcanic" (volcanique) et "fog" (brouillard). 


Selon Atmo Réunion, le phénomène serait directement lié à l'éruption du Piton de La Fournaise en cours depuis le vendredi 25 octobre 2019. Un phénomène observable sur l'ensemble de l'île. Il faut savoir qu'un "smog" est apparu lors de l'éruption d'Août dernier. Cette fois les particules étaient liées non seulement au volcan mais surtout aux incendies alors en cours en Afrique et à Madagascar. 

Le seuil d'alerte n'est pas atteint

 

Contrairement aux relevés du mois d'Août dernier, les capteurs d'Atmo Réunion indiquent cette fois que le seuil d'alerte concernant le taux de dioxyde de souffre dans l'air, émis par le Piton de La Fournaise, n'est pas atteint. "Les capteurs réagissent, mais peu" annonce Bruno Sieja, directeur d'Atmo Réunion.

Cette pollution de l'air avait été accentuée en Août 2019 par les feux de biomasse alors en cours en Afrique et à Madagascar. Des incendies coutumiers à cette époque de l'année dans les terres agricoles de ces régions. L'éruption du Piton de La Fournaise, qui s'est déclarée le 11 Août, a ensuite participé à l'augmentation du taux de particules dans l'air affolant ainsi les capteurs de l'Atmo. 

Les conditions de dispersion ne sont pas réunies

 

Selon Jacques Écormier, chef prévisionniste de Météo France Réunion, les conditions de dispersion du "vog" ne sont pas réunies. Le vent, qui permet de chasser les particules de pollution dans l'air, n'est pas présent sur le département. Pas de lessivage non plus grâce à la pluie. "Il n'y aura pas d'évolution sous 48 heures", ajoute le chef prévisionniste. Par ailleurs, le "vog" est bloqué par une couche d'inversion thermique qui empêche les particules de partir. En temps normal, quand on prend de l’altitude, la pression diminue et la température de l’air baisse. Cette situation permet une dispersion optimale. Les masses d’air naturellement chaudes, au sol, sont plus légères et ont tendance à s’élever en altitude, emportant les particules et la pollution avec elles. Dans le cas d'une inversion thermique,  une couche d’air chaud se forme au-dessus de couches d’air froid, agissant comme une cloche. Un couvercle qui emprisonne les polluants et les particules et les maintient à faible altitude. 

Le reportage de Céline Latchimy et Aurélie Constant: 

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