Soupçons de favoritisme à l’embauche : 5 mois de prison et 2 ans d'inéligibilité requis contre Nassimah Dindar

Nassimah Dindar comparaissait jce vendredi 5 mars devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour des faits présumés de prise illégale d’intérêts liés à l’embauche. Un procès déjà renvoyé à deux reprises, qui se tient finalement à La Réunion.

Il lui est reproché d’être intervenue dans l’embauche au Service Départemental d’Incendie et de Secours de sa femme de ménage et d’un jardinier. Nassimah Dindar, l’ancienne présidente du Conseil d’administration du SDIS, comparaît donc ce vendredi 5 mars devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour "prise illégale d’intérêt" sur une période allant de 2015 à 2018.

Le procès a finalement lieu ce vendredi à La Réunion

Le procès, qui devait se dérouler le 3 avril 2020, avait une première fois été renvoyé au 3 juillet 2020,  du fait de la crise sanitaire. Un nouveau renvoi avait été accordé par les magistrats le 3 juillet sur demande des avocats de Nassimah Dindar, Me Normane Omarjee et Me Djalil Gangate.

Les avocats de Nassimah Dindar espéraient par la même occasion un dépaysement de l’affaire. Ils affirmaient alors craindre que les juges locaux ne soient influencés par la médiatisation d’autres dossiers judiciaires, à savoir l’enquête sur sa ville du Bas-de-la-Rivière ou encore celle de l’affaire du foyer de Terre-Rouge.

Des faits présumés de "prise illégale d’intérêt"

Deux rapports accablants de la Chambre Régionale des Comptes sont à l’origine de ce dossier. Après examen de la gestion du SDIS, la question se pose quant aux raisons de l’embauche des deux employés. La femme de ménage et le jardinier, qui travaillaient également pour l’élue à titre personnel, ont-ils été embauchés au SDIS parce qu’ils la connaissaient personnellement ?

Des faits qu’a contestés Nassimah Dindar tout au long de la matinée. La sénatrice s’est en effet efforcée de décrédibiliser les différents témoignages qui l’accusent d’avoir enfreint les règles de recrutement.

A la barre, l’ancienne présidente du Conseil départemental de La Réunion, et de fait du conseil d’administration du SDIS, évoque longuement les disfonctionnements de cette institution. Elle affirme qu’elle ne faisait que signer les contrats qui lui étaient soumis par la direction des ressources humaines du SDIS.

5 mois de prison avec sursis et 2 ans d’inéligibilité requis

Un contrôle de légalité des embauches est ensuite effectué par la préfecture, assure-t-elle. Mais " Madame Dindar n’est pas une débutante ", rétorque Eric Tuffery le procureur de la République, " elle viole les règles qu’elle connaît par cœur ", poursuit le représentant du ministère public qui reconnait que les sommes en jeu ne sont pas très élevées.

Le procureur requiert donc 5 mois d’emprisonnement avec sursis et 2 ans d’inéligibilité à l’encontre de l’actuelle sénatrice de La Réunion, Nassimah Dindar. La décision sera rendue le 13 avril prochain.