Suite au signalement de la Direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités en février dernier et aux faits dénoncés par la présidente démissionnaire, Jérôme Filippini, préfet de La Réunion, a décidé de suspendre l'autorisation de l'association qui a en charge des majeurs placés sous tutelle ou curatelle par la justice.
Cette décision a été prise en raison de dysfonctionnements financiers présumés "susceptibles de revêtir la qualification pénale d'escroquerie, abus de confiance, de détournement de fonds au préjudice de majeurs protégés", indique Jérôme Filippini dans un arrêté publié ce mardi 28 mai.
Des faits de vols et d'escroqueries en bande organisée
Dans une enquête publiée par nos confrères du Journal de l'Île, l'ex-présidente de La Croix-Marine était sortie du silence.
Elle avait notamment révélé "des faits de vol au préjudice d'une personne âgée, d'escroquerie en bande organisée, par des personnes extérieures et non par le personnel dirigeant, accentuant ainsi les craintes de dissimulation de faits aussi graves, en contradiction avec la mission de protection des majeurs protégés", précise le préfet dans son arrêté.
Une "absence de gouvernance" à l'association la Croix-Marine
Les membres du conseil d'administration de l'association ont tous démissionné en février dernier. Le préfet souligne ainsi que "les dysfonctionnements majeurs et les faits susceptibles de revêtir la qualification pénale d'escroquerie, abus de confiance de détournement de fonds au préjudice de majeurs protégés ont été rendus possibles par des insuffisances dans l'organisation administrative et comptable et les difficultés en raison de l'absence de gouvernance (à l'association la Croix-Marine NDLR)".
Le préfet ajoute qu'en l'absence de conseil d'administration "le directeur poursuit son activité, sans surveillance, en convoquant une assemblée générale le 31 mai".
Une "dissimulation d'informations"
Le préfet met aussi l'accent sur la "dissimulation d'informations portant sur les comptes bancaires des majeurs protégés au sein de l'association ne garantit pas ainsi la sincérité des comptes rendus de gestion annuels remis aux juges du contentieux".
Par ailleurs, le 7 mai dernier, le responsable administratif et financier de l'association avait lancé un signalement. Il avait lancé l'alerte "sur les difficultés financières de l'association faisant courir un risque supplémentaire à l'association déjà impactée par des dysfonctionnements graves et non résolus".
Des faits de malversations similaires en 2014
Cette succession d'éléments a motivé la décision du préfet de sanctionner l'association Croix-Marine, d'autant plus que "des faits similaires de malversations se sont produits en 2014-2015". À l’époque, un signalement avait déjà été fait.
L'association Croix-Marine a donc été sanctionnée par le préfet pour une durée de six mois.