Les souvenirs d’une Réunionnaise proche de Jacques Chirac

Alors que l'annonce de son décès, survenu ce jeudi 26 septembre, bouleverse la France entière, Julie Boyer est particulièrement affectée par la disparition de Jacques Chirac. L'ancien chef d'Etat était son mentor politique mais surtout celui qu'elle considérait comme un second père. 
Ce sont les yeux remplis de larme et la gorge nouée que la jeune femme se souvient. En 1988, elle rencontre Jacques Chirac dans le quartier des Camélias, à Saint-Denis, alors qu’il est Premier Ministre. Une rencontre qui intervient dans un contexte difficile pour l’adolescente qui a perdu sa mère quelques mois plus tôt. C’est "un coup de coeur" pour celui qui est ému face à cette orpheline. Celui qui réagit avec elle, "non comme un homme politique d’envergure, mais comme un homme de cœur, un père de famille", raconte-t-elle.
 
 

Un mentor 

 

Jacques Chirac n’oubliera jamais Julie Boyer. Il l’aidera à faire de la politique. Celui qui a été élu à la présidence de La République la rencontrera de nouveau en mars 1996 lors d’un dîner officiel à la mairie de Saint-Denis. A la tête de l’association des jeunes majeurs en difficulté, qui se monte pour défendre les droits suite à la suppression de l’allocation visant à aider les orphelins et les jeunes issus de foyers de la DRASS, Julie Boyer alerte Jacques Chirac sur la situation. Cinq mois plus tard, l'association met à disposition de jeunes en mauvaise passe, un premier logement. Puis la jeune femme sera reçue en 1998 à l’Elysée.

 

"C’est mon père, c’est celui qui m’a façonné !"


Même si les rencontres physiques se font rares, les liens du cœur persistent. Le chef d’Etat envoie tous les ans des cartes de vœux à Julie Boyer pour l’encourager et la guider dans ses engagements politiques.
 

"J’étais une jeune fille de terrain, pleine d’énergie. Il me recadrait".


Julie Boyer n’oubliera jamais un coup de téléphone de son mentor pour lui dire toute sa fierté.
 

Pour la quadragénaire, il est certain que "Jacques Chirac était un homme populaire", peut-être même le plus populaire des hommes politiques français, pour qui tout se faisait à la bonne franquette.

Aujourd’hui ambassadrice de la coopération associative dans les îles de l'Océan Indien, Julie Boyer regrette de ne pouvoir se rendre à Paris pour assister aux obsèques de son mentor.