Des jours fériés, la France en compte 11 dans son calendrier - y compris la journée de solidarité du lundi de Pentecôte -, 12 pour La Réunion en incluant le 20 décembre. Le jour de la Toussaint, le 1er novembre, vendredi, en fait d'ailleurs partie. Mais le gouvernement réfléchit depuis quelques temps à supprimer un de ces jours chômés pour réduire sa dette.
Cela avait déjà été fait en 2004, pour le lundi de Pentecôte, transformé en journée de solidarité travaillée, mais non-rémunérée. Celle-ci avait rapporté à la branche autonomie de la sécurité sociale 2,5 milliards d'euros en 2024, selon nos confrères de Franceinfo.
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Cette proposition de suppression d'un deuxième jour férié sera soumise prochainement à l'avis des députés. D'ores et déjà, elle ne plaît pas à tout le monde, notamment au sein de certains syndicats.
"Pas une solution"
Pour Jacky Balmine, secrétaire général de la CGT Réunion, "ce n'est pas une solution".
"Après avoir racketté les retraités en décalant de six mois l'augmentation de leur retraite alors qu'ils vivent déjà mal, c'est la manière que l'Etat a trouvé pour s'attaquer aux 35h et pour nous faire travailler gratuitement pour des patrons à qui il a déjà donné des milliards"
Jacky Balmine, secrétaire général de la CGT Réunion
Il propose plutôt de "prendre l'argent ou sa néna". Pourquoi pas en allant le chercher parmi les "90 milliards de fraude fiscale" au lieu de ponctionner encore les salariés, propose-t-il.
"Pourquoi la variable d'ajustement c'est toujours les plus pauvres, sak na point rien ?, fustige Jacky Balmine. Trop, c'est trop".
"Toujours les citoyens lambdas qui en pâtissent"
Les salariés n'en pensent pas moins. Olivier, croisé à Saint-Denis, est infirmier libéral et travaille donc les jours fériés. Malgré tout, il apprécie le calme relatif de ces jours, notamment sur les routes. Et surtout, "c'est un jour de plus pour que les familles profitent ensemble".
"Je suis totalement contre. Le gouvernement cherche toujours à faire des économies, et c'est toujours les citoyens lambdas qui en pâtissent"
Olivier, infirmier libéral
Pour un autre passant, les jours fériés sont aussi question de "devoir de mémoire". "Ce n'est pas forcément respecter ce devoir de mémoire que de les supprimer et donc ce ne serait pas une très bonne idée de mon point de vue", fait-il valoir.
"Encore pénaliser les salariés"
Pour un autre, qui lui est travailleur indépendant, "les économies c'est bien, mais il faudrait qu'elles soient faites à une échelle politique également", réagit-il. Or, supprimer un jour férié, "c'est encore pénaliser les salariés" regrette-t-il.
"On n'a rien à gagner nous dans l'histoire. C'est toujours à l'avantage des politiciens", lance quant à elle une dame.
D'autres idées pour faire des économies avaient été soulevées ces jours-ci, comme l'instauration des trois jours de carence pour les fonctionnaires pour faire baisser le montant des indemnités maladie, ou encore la taxe des produits sucrés transformés dans la grande distribution.