C'est l'un des temps forts des fêtes de Miel Vert, et peut-être encore plus en cette année 2025 où l'organisation a souhaité mettre en avant la filière porcine. Le concours du cari la pat cochon a débuté jeudi 9 janvier à la Plaine-des-Cafres.
Pour cette première manche, cinq candidats cuisiniers amateurs vont tenter de séduire le jury avec leur version de ce plat traditionnel créole à base de pieds de porc. En rivalisant parfois d'originalité, au cours des trois heures de préparation dont ils disposent.
En shop suey, au combava ou à la pistache
À l'image de Jimmy, qui s'affaire derrière une table en inox, couteau à la main. "C'est un petit défi. La patte cochon, j'en mange pas mais je la cuisine. Je la fais à l'asiatique, un peu façon sauté shop-suey, qui dénote par rapport aux autres concurrents", avoue-t-il.
Cette candidate mise plutôt sur "la tradition", mais avec sa touche à elle. "Un petit goût de combava, mais simple", dévoile-t-elle.
Pour cet autre cuisinier amateur, son cari aura une saveur "de pistache vert. Je suis confiant, oui !", assure-t-il.
Les économes, indispensables en coulisses
En coulisses, de dynamiques petites mains s'affairent : les économes. Sur le pont depuis deux jours, ils veillent à ce que les candidats aient bien tous les ingrédients nécessaires. À commencer par la matière première principale : 40 kilos de pieds de porc.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"On a commencé par passer les commandes (...), gérer tout le stock pas en prendre trop pour pas qu'il y ait de la perte mais qu'on ne manque de rien pour le jour J" explique l'une d'entre eux, Alwina Landois.
Préparation des épices, découpes, rangement, nettoyage... ces apprentis cuisiniers abattent un sacré travail en amont de la préparation.
"Un incontournable de la cuisine réunionnaise"
Pour les candidats, ce concours est aussi l'occasion de se mettre dans des conditions quasi-professionnelles pour honorer leurs commandes, gérer leur mise en place et satisfaire un jury exigeant.
"On a tous les ans ce concours qui revient, parce que c'est un incontournable de la cuisine réunionnaise, il est encore bien présent dans les vieilles familles réunionnaises"
Bruno Gossard, trésorier de l'Académie culinaire de l'océan Indien
"La nouvelle génération cuisine de moins en moins"
"Mais je pense que la nouvelle génération cuisine de moins en moins et a tendance à moins réaliser ce type de plat", ajoute Bruno Gossard, de l'Académie culinaire de l'océan Indien, organisatrice du concours. Au-delà de la compétition, le concours comporte donc un enjeu de sauvegarde des traditions.
À l'issue de cette première manche — il y en aura une seconde —, l'heureux élu sera qualifié pour la grande finale de dimanche contre le vainqueur de l'année dernière, qui remet son titre en jeu. Et le public pourra déguster...