L'hommage au chanteur mauricien Kaya organisé au rond point des Azalées n'a pas eu lieu ce 21 février au Tampon. Les gendarmes sont intervenus pour interrompre le concert et le rassemblement. Après de longues discussions avec les occupants du site, le calme est revenu en début de soirée.
Il était 20 heures lorsque les derniers gendarmes ont quitté le rond-point des Azalées à l'entrée du Tampon ce dimanche 21 février. Sur place restaient les occupants "historiques" présents sur le site depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes en novembre 2018. Soit 700 jours.
A l'origine de la crispation : un concert. "Nous avons voulu organiser un hommage au chanteur Kaya, décédé en prison, à Maurice. Il représente pour nous l'image du militant qui se mobilise contre l'oppression des plus faibles" explique un membre du collectif du QG des zazalés. En fin d'après-midi un groupe de musique commence à jouer des airs de maloya.
Selon les sources, entre trente et cinquante personnes sont rassemblées pour participer à la manifestation. En raison de la crise COVID et des consignes sanitaires en vigeur, les gendarmes interviennent. Les forces de l'ordre relèvent les numéros de plaque des véhicules présents pour vérification. Après quoi, une discussion est entamée entre les membres du QG des Zazalés et les gendarmes.
Une discussion publiée dans une video en direct sur Facebook par les membres du QG des Zazalés.
Intervention filmée par les occupants du rond-point
A la fin de cette vidéo, on entend les propos échangés entre les gendarmes et les personnes présentes sur place après de longues minutes de silence du côté des forces de l'ordre.
"Le concert est terminé donc les personnes qui n'habitent pas sur le rond-point des Zazalés, on va ouvrir la voie. Libre à eux de quitter le site afin de mettre fin au rassemblement. Vous, vous habitez ici, donc vous pouvez rester ici", explique l'un des gendarmes calmement.
"Concert et rassemblement interdits"
"Le concert on y a mis fin parce que c'est interdit, le rassemblement est terminé parce que c'est interdit. Maintenant on n'usera d'aucune violence parce que ce n'est pas le but. Que les gens qui ne sont pas du rond-point quitte les lieux et on en restera là", poursuit le militaire.
"Banna la ni war a nous, la dit a nous, le concert lé arrêté parce que lé interdit et le rassemblement doit arrêté parce que lé interdit, du coup y demande aux non résidents de partir. Zot y rouve chemin (...) Zot y veut pas utilise la force, zot la pas ni pou sa, et zot y allège le dispositif zot y coupe par deux pour montrer zot bonne fois", a répété à ses camarades l'un des interlocuteurs des gendarmes.
A l'issue de la discussion, les visiteurs venus asister au spectacle ont quitté les lieux dans le calme. Le concert n'a pas eu lieu et les instruments de musique ont été rangés. Les occupants du rond-point, eux, sont restés sur place.