Le palmiste rouge est un met très apprécié dans la gastronomie réunionnaise. En salade, en gratin ou en carry, le chou du palmiste se décline sous diverses formes et est recherché à la fois pour sa saveur et sa rareté.
On le trouve vendu au bord des routes sur des étals tenus par des producteurs, mais, bien trop souvent, le palmiste rouge provient du braconnage. Ces braconniers installent des camps marrons dans les hauts, notamment au sein du Parc National, afin d'effectuer leur récolte.
Le palmiste rouge : une espèce endémique en danger
L'impact du braconnage sur le palmiste rouge est sans appel. L'espèce, unique au monde, a été cataloguée par l'UICN, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, en danger critique d'extinction. La coupe sauvage, et non contrôlée, des palmistes rouges a un fort impact sur la faune et la flore locale :
- réduction drastique du nombre de palmistes, d'orchidées ou encore de fanjans
- piétinement d'espèces endémiques et indigènes
- dissémination d'espèces envahissantes
Par ailleurs, les camps marrons, construits essentiellement en bord de ravines et souvent laissés dans un état déplorable, favorisent la prolifération des rats qui sont les prédateurs des oiseaux forestiers.
Les braconniers ont aussi un impact sur la qualité de l'eau et des sols où ils établissent leurs camps car les piles utilisées pour les lampes ou les sacs plastiques finissent bien souvent dans les rivières et cours d'eau. Certains braconniers n'hésitent pas également à utiliser des insecticides pour récupérer des poissons ou des tangues. Des produits qui peuvent être contaminés quand ils sont revendus aux consommateurs.
Neuf camps permanents démantelés ce matin
Ainsi, afin de préserver les palmistes rouges de La Réunion, les agents du Parc National, aidés de l'Office National des Forêts, du Département et de la Cirest, mènent régulièrement des opérations de démantèlement de camps marrons.
Ce matin, ce sont sur les sites de Bélouve, Takamaka, Bébour, Fond de la Rivière de l'Est, Foc-Foc et Caverne Voleur qu'ils ont concentré leurs efforts. En tout, ce sont neuf camps qui ont été démantelés sur les onze répertoriés, deux ont été abandonnés par les locataires.
Plusieurs tonnes de déchets, parmi lesquels des couvertures, des bouteilles, des vêtements, ont ainsi été récupérés puis hélitreuillés pour être acheminés vers la déchetterie. Les camps marrons, parfois en bois sous tôle, parfois construits seulement avec des bâches, ont eux été détruits. Coût de l'opération : 2 000 euros.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Depuis 2012, plus de 70 camps de braconnage ont été répertoriés dans l'Est de l'île par les agents du Parc National. Près de 35 camps ont été démantelés depuis le début des opérations de chasse aux braconniers du Parc National.
Le bon réflexe du consommateur
Afin de lutter pour la préservation des espèces comme le palmiste rouge ou encore le tangue, premières victimes du braconnage, il est également important que le consommateur prenne conscience des bons gestes à adopter.
En effet, il existe une culture raisonnée et éthique du palmiste rouge effectuée par des agriculteurs agrées. Ces derniers proposent des produits dont la traçabilité est vérifiée par l'Office National des Forêts. Ainsi, le consommateur peut s'assurer de l'origine de son palmiste rouge en regardant son poinçon.
Pour ce qui est des tangues, la chasse est désormais contrôlée. Elle se fait de février à avril. Une carte spécifique ainsi qu'un lieu de chasse sont fournis aux chasseurs. Il est donc préférable d'acheter le petit animal durant la période de chasse, et il ne coûte rien de vérifier la carte du vendeur.