Technique du moustique stérile : autorisation pour un pré-test fin Juin

Le Conseil de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques a rendu un avis favorable ce mercredi pour des lâchers expérimentaux de moustiques mâles stériles sur une partie de la commune de Sainte-Marie. Une réunion avec la population sera organisée dans les prochaines semaines.  
C'est un pré-test insiste Louis-Clément Gouagna, chercheur- entomologiste qui travaille depuis 2010 avec toute une équipe sur cette technique du mâle stérile à l'IRD, l'Institut de Recherche et de Développement situé dans la Technopole . "La technique en laboratoire marche, mais est-elle prête à l'emploi ? "

Pour le responsable du programme, " il faut maintenant vérifier l'applicabilité et l'efficacité sur le terrain de la TIS (technique du moustique stérile) qui est aujourd'hui parfaitement maîtrisée ". La démarche des chercheurs est d'aller la vérifier par l'expérimentation grandeur nature et à petite échelle.

Il n'y avait aucun cadre qui réglementait jusqu'aujourd'hui le lâcher de moustiques mâles stériles et il a fallu en créer un.
C'est le Préfet qui autorise cette pratique par un arrêté. Des recommandations ont également été faites par le Conseil de santé publique, comme cibler les périodes où la circulation virale est moins importante, ne pas relâcher de moustiques femelles car ce sont elles qui piquent, même stérilisées elles présentent un risque de contamination et enfin prévenir la population.
    

Les habitants de Duparc associés au programme depuis 2013


Les habitants du secteur concerné seront invités à une réunion dans les prochaines semaines mais une cinquantaine de familles volontaires participe au projet depuis 2013.

Elles ont chez elles un dispositif de pièges qui permet de mesurer notamment les densités de moustiques dans l’espace. Les habitants de Duparc vont être de nouveau sollicités pour mener à bien ce pré-test qui consistera à disperser une toute petite quantité d’insectes, entre 2000 à 3000 mâles stérilisés produits en laboratoire.

L’intention n’est pas de diminuer pour l’instant les populations de moustiques mais d’étudier comment ils se comportent en pleine nature, face à d’autres mâles et femelles sauvages car ils ont été stérilisés mais sont compétitifs sexuellement.

Cette expérimentation est essentielle pour la suite. Combien faudra-t-il en relâcher ? A quelle fréquence ou à quelle distance ? Des informations très précieuses pour Louis-Clément Gouagna qui coordonne depuis des années les phases d'études de ce projet à L'IRD.   


Le reportage de Michelle Bertil et Philippe Hoareau :
Reportage ©Réunion La 1ère