Les gendarmes de la Section de recherches de Saint-Denis viennent de réaliser un impressionnant coup de filet entre La Réunion et l'Hexagone avec le concours de leurs homologues de Lyon et de l'Ain, mais aussi de Marseille et de Bastia.
Cette vaste opération judiciaire a permis de démanteler un important réseau de trafic de drogue, le vendredi 7 mars dernier. Au total, sept individus ont été interpellés et cinq d'entre eux ont été mis en examen et placés en détention provisoire. Les deux derniers suspects seront, eux, reconvoqués ultérieurement.
De la cocaïne et de la méthamphétamine saisies
Les gendarmes ont aussi mené 13 perquisitions qui ont permis de saisir notamment 281 000 euros en espèces, 3kgs de cocaïne, 3kgs de méthamphétamine, un fusil, des véhicules ainsi que des objets de valeur.
Cette opération fait suite à un renseignement de la Cellule locale de renseignement opérationnel sur les stupéfiants (CROSS 974) : en décembre 2024, celle-ci avait eu connaissance de l’implication de plusieurs individus dans un trafic de stupéfiants impliquant des mules.
Les cerveaux installés dans la région lyonnaise
Les gendarmes de la SR de Saint-Denis sont ensuite parvenus à identifier les principaux acteurs du réseau, opérant principalement dans l'agglomération lyonnaise, ainsi que les mules impliquées.
À ce stade des investigations, une quinzaine de voyages suspects impliquant deux individus et plusieurs mules ont été recensés. Entre 500g et 1,5kg de cocaïne pouvaient être transportés par voyage. Soit une valeur marchande comprise entre 1,125 et 3,375 millions d'euros, la drogue pouvant être revendue jusqu’à 150 euros le gramme.
Des billets d'avion pris à la dernière minute, des téléphones changés régulièrement
L'information judiciaire ouverte en février 2025 a permis de pousser davantage les investigations et de comprendre le fonctionnement du groupe criminel. Particulièrement organisés, les principaux suspects prenaient soin de ne laisser aucune trace évidente de leurs activités.
Les billets d’avion des mules étaient réservés à la dernière minute et payés en liquide. Ils changeaient fréquemment de téléphones, de moyens de paiement et de lieux de séjour, rendant leur identification et leur localisation particulièrement difficiles. Ces voyages qui intervenaient à intervalles réguliers restaient difficilement détectables pour les forces de l'ordre.
L'enquête conduite sous l’autorité du procureur de Saint-Denis est désormais placée entre les mains d'un magistrat instructeur. "Cette opération marque une étape majeure dans la lutte contre le narcotrafic entre la Réunion et la métropole", indiquent les services de gendarmerie.