A La Réunion, les planteurs de canne à sucre sont inquiets. A deux mois du début de la campagne sucrière, la nouvelle "convention canne" n’est toujours pas signée. La CGPER appelle les acteurs de la filière à une mobilisation dès la semaine prochaine.
Toujours pas de "convention canne"
"Aujourd’hui, nous avons des problèmes de trésorerie car nous faisons de moins en moins de tonnages, nous avons le problème des cannes brûlées avec des incendies dans les champs, et là on va encore mettre une pression supplémentaire entre planteurs pour signer la convention", s’insurge Jean-Michel Moutama, président de la CGPER.
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Une baisse du prix de la tonne de cannes ?
Sans convention canne de signée à ce jour, les planteurs ne savent toujours pas combien ils seront rémunérés. Téréos brandit aussi la menace d’une baisse du prix de la tonne de cannes payée à ses fournisseurs.
Face à des coûts de production qui explosent, et un pouvoir d’achat en chute libre, le syndicat exige que les négociations reprennent rapidement. La CGPER veut que la prochaine "convention canne" soit signée avant le début de la coupe.
"Dès lundi, nous lancerons un appel à la mobilisation générale de tous les acteurs de la filière canne pour la défendre, poursuit Jean-Michel Moutama. Nous n’avons pas le choix, on nous prend pour des cons".
"Pas de coupe sans convention"
Jean-Christophe Hoareau est un jeune agriculteur qui a repris la suite de son père ce mois-ci. "Aujourd’hui, je ne sais pas combien on sera payé, on est dans le flou, je ne sais pas si je vais pouvoir subvenir aux besoins de l’exploitation", explique Jean-Christophe.
Il s’est lancé dans la diversification, mais la canne à sucre reste le pilier de son activité. Malgré des études de faisabilité et des prévisionnels, l’agriculteur attend la nouvelle "convention canne" pour pouvoir se projeter dans l’avenir.
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"Les coûts et les prêts sont engagés sauf que la banque m’apporte les crédits, mais vais-je pouvoir payer ? s’interroge le jeune agriculteur. Si l’usine me paie moins, dans deux ans je mets la clé sous la porte".
Même s’il prend du retard, Jean-Christophe Hoareau a décidé de ne pas commencer la campagne sucrière tant qu’il ne sait pas à combien il pourra vendre ses cannes. "Tant que la convention n’est pas signée, on ne commence pas la coupe", assure-t-il. Il participera aussi à la mobilisation générale la semaine prochaine.