Un médecin généraliste s'est récemment retrouvé dans le viseur de l'Agence régionale de santé et la Caisse générale de sécurité sociale après que les deux organismes aient découvert que de faux certificats de vaccination circulaient à La Réunion.
Des faits particulièrement graves pour qu'ils fassent l'objet d'un signalement à la justice, comme l'a révélé le JIR. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte par le parquet de Saint-Pierre.
Les investigations confiées aux gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP), une unité nouvellement créée à La Réunion, ont conduit à l'interpellation du praticien le mercredi 13 octobre.
120 patients auditionnés
Dans un communiqué transmis ce vendredi 15 octobre, la procureure de la République Caroline Calbo indique que ce médecin généraliste qui exerce dans le Sud de l'île est soupçonné d'avoir délivré "au moins une centaine de faux pass sanitaires".
"Avec l'appui de tous les services de la gendarmerie de l'ïle, 120 patients ont été auditionnés dans les dernières 48h et ont confirmé l'ampleur des faux pratiqués, notamment des faux pass délivrés à des professionnels soumis à l'obligation vaccinale", précise encore la procureure Calbo.
Le médecin mis en examen
Un juge d'instruction a été saisi des faits de "faux documents administratifs par une personne en charge d'une mission de service public" et "escroqueries à l'assurance maladie".
Le médecin qui a été mis en examen, a été placé sous contrôle judiciaire avec obligation de verser une caution et interdiction d'exercer sa profession. "L'instruction devrait permettre de définir plus précisément le volume de ces infractions en poursuivant les auditions des patients, dont les identités sont déjà connues des enquêteurs".
Le parquet de Saint-Pierre invite enfin les patients qui ont bénéficié d'un faux pass sanitaires à se rendre dans les unités de gendarmerie se trouvant à proximité de leur domicile pour être entendus.
Des sanctions disciplinaires encourues
Contacté par Réunion La 1ère, Benjamin Dusang, le président du Conseil de l'Ordre des médecins, indique qu'il n'hésitera pas à engager une procédure disciplinaire si la responsabilité pénale du praticien était confirmée.
"Notre profession ne saurait tolérer tout agissement contrevenant à la santé publique et au Code de la Santé publique", rajoute-t-il. Mais il rappelle également que la présomption d'innocence doit prévaloir à ce stade de l'enquête.
Le docteur Christine Kowalczyk en appelle également au respect de la présomption d'innocence, tout en rappelant que "tout le monde doit être conscient qu'on ne doit pas être au-dessus de la loi".
Regardez l'interview docteur Christine Kowalczyk sur Réunion La 1ère :