C'est un secteur très dynamique à La Réunion, où la végétation aime à prendre ses aises. Avec 180 entreprises, 1 400 salariés et 75 millions de chiffre d'affaires annuel, les travaux paysagers représentent une activité porteuse, mais fragilisée par le travail illégal.
Convention pour cinq ans
Concurrence déloyale, mise en danger des travailleurs, manque à gagner pour les organismes sociaux... Pour remédier à tous ces maux, une convention de lutte contre le travail au noir avait été signée en 2021 pour trois ans par la direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Deets), la Caisse générale de sécurité sociale et l'Union nationale des entreprises du paysage outre-mer.
Charte que ces partenaires ont décidé de reconduire mercredi 11 décembre pour une plus longue durée encore, soit jusqu'en 2029, au vu des résultats des contrôles pratiqués sur la période.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
6 millions d'euros de "manque à gagner"
Car si elles ont représenté 20 % des contrôles, les entreprises du secteur ont écopé de 50 % des procès-verbaux dressés par les 17 agents chargés de contrôler le respect des règles dans les cours, jardins et espaces verts.
Sur 180 sociétés paysagères recensées, 56 ont été passées au crible sur les trois dernières années. Soit près d'une sur trois.
"Sur l'ensemble des contrôles menés en trois ans, ce sont 6 millions d'euros de manque à gagner du point de vue du travail illégal" note Arnaud Pouly, directeur de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités.
Les donneurs d'ordre aussi visés
Sept sociétés ont fait l'objet de poursuites devant un tribunal, ayant entraîné 148 337 euros de redressement de cotisations sociales.
"Il y a des sanctions financières et parfois de la prison avec sursis, mais aussi la possibilité de mettre en œuvre la solidarité financière", rappelle Benoît Sério, directeur de la CGSS de La Réunion. "Si le sous-traitant ne déclare pas ses salariés, la CGSS peut se retourner vers le donneur d'ordre."
"Mauvaise image"
Un rappel des règles qui est vu d'un bon œil par les représentants de la filière. "Le travail illégal discrédite la profession, ça nous donne une mauvaise image de marque", déplore Florence Schupp, présidente de l'Union nationale des entreprises du paysage outre-mer."On forme nos salariés, il y a des études d'espaces verts, tout un savoir-faire... ça ne s'improvise pas du tout."
Sans compter les risques pour l'employé marron en cas d'accident du travail ou de perte d'emploi.