Trente femmes et cent quarante hommes vêtus de tenues jaune safran ont marché sur le feu dimanche 1er décembre au temple Pandialé de Primat. Après 18 jours de carême et de sacrifices, ils ont ainsi célébré la déesse symbolisée par une nouvelle statue de 17 mètres.
Un tapis de braises brûlantes
Il aura fallu une vingtaine de tonnes de bois de filaos et de letchis pour réaliser le rectangle de braises. Tout au long de la journée, le bois s’est lentement consumé jusqu’à atteindre une température avoisinant les 300° C. C’est sur ce tapis brûlant et rougeoyant que les 170 pénitents ont défilé sous le regard de la nouvelle statue de la déesse Pandialé, la déesse née du feu.
18 jours de carême
Avant d’accéder à cet état de plénitude extrême, les fidèles ont respecté 18 jours de carême. Dix-huit jours de sacrifices pendant lesquels ils ont participé à des prières et des cérémonies au temple. En plus de célébrer dignement la nouvelle construction, il s’agit pour les marcheurs de faire des promesses à la déesse. Si tout a été fait dans les règles et dans la dévotion, si la marche se marche se déroule sans accroc, les vœux seront exaucés par la divinité selon la croyance.
“Si ou na la têt avek bondieu, ou sent pa lo feu koman koman i lé [...] lo feu lé dou.”
Jean-Christophe Josselin - pénitentRéunion la 1ère
Une cérémonie importée par les engagés
La foule s’est déplacée de toute l’île pour l’occasion. Des fidèles mais aussi des touristes et des curieux. Cette cérémonie n’est pas pour autant inhabituelle. Cela fait 4 générations que la famille du président du temple, Reinaldo Carpaye, perpétue cette tradition ancestrale venue avec l'arrivée des premiers engagés sur l’île.
Sacrifice d'animaux
La marche sur le feu débute avant le coucher du soleil. Auparavant, les pénitents, certains la bouche percée de part et d’autre par une aiguille, tous avec un cavadee sur la tête, parcourent les rues goudronnées chauffées par un ardant soleil, tout autour du temple. Ils vont à la rencontre de familles qui les soutiennent et leur demande de prier pour eux.
Une fois le passage sur le tapis de charbons rougeoyants effectué, les pénitents se retrouvent encore une fois pour des prières avant le sacrifice de 10 cabris. C'est au déjeuner du lendemain que le repas est partagé entre tous les convives.