Une recrudescence de cas de conjonctivite observée à La Réunion ces dernières semaines

Recrudescence des cas de conjonctivite à La Réunion
Depuis trois semaines, les autorités sanitaires observent une augmentation des consultations chez les médecins de ville pour des cas de conjonctivite. Il faut donc faire preuve de vigilance pour éviter d'attraper ce virus très contagieux qui provoque picotements et démangeaisons des yeux.

Voilà trois semaines que les cas de conjonctivite sont en augmentation, selon les chiffres de Santé Publique France pour La Réunion. Depuis la fin du mois de janvier, les autorités sanitaires ont recensé une forte augmentation du nombre du taux de consultations pour conjonctivite au sein des cabinets de médecine de ville. 

Regarder le reportage de Réunion La 1ère : 

Epidémie de conjonctivite

Ainsi, lors de la semaine du 29 janvier au 4 février 2024, plus de 4% des consultations effectuées auprès de médecins de ville - du réseau de médecins sentinelles -, concernaient des cas de conjonctivite.

2,9% de consultation pour conjonctivite la semaine dernière

La semaine dernière, ce taux était retombé à 2,9%, ce qui reste au-dessus de la moyenne habituelle pour cette pathologie. La cellule régionale des médecins sentinelles de La Réunion a donc renforcé la surveillance épidémiologique de cette pathologie. 

Recrudescence des cas de conjonctivite à La Réunion

Conjonctivite virale

"Cela fait déjà deux ou trois semaines qu'on constate une augmentation de ces cas", confirme le Dr Eric Farella, médecin généraliste chez SOS Nord à Saint-Denis, qui fait lui-même partie du réseau des sentinelles de l'ARS. Ces cas de conjonctivite sont essentiellement d'origine virale, et non allergique, et donc peuvent durer plusieurs jours, précise-t-il. 

Les précisions du Dr Farella sur Réunion La 1ère : 

Interview d’Eric Farella, médecin généraliste

Pas d'impact sur l'hôpital

Pas de quoi entraîner d'impact sanitaire sur l'activité des hôpitaux réunionnais, puisque l'épidémie de conjonctivite se cantonne au secteur de la médecine libérale. Toutefois, il est utile de rappeler les précautions d'usage pour éviter d'attraper ce virus. 

Douleurs, brûlures, paupières enflées... 

La conjonctivite est une inflammation d'une membrane de l'oeil et de l'intérieur de la paupière, qui peut être d'origine virale, bactérienne, ou encore irritative ou allergique. S'il n'y a pas de complication, elle est sans danger pour la vision. 

La conjonctivite, rappelle le Dr Farella, se manifeste par "des douleurs, brûlures, picotements dans les yeux, enflements des paupières, et éventuellement des surinfections bactériennes, qui peuvent rapidement toucher les deux yeux". 

"La conjonctivite allergique provoque des démangeaisons, et la conjonctivite virale, ça pique, l'oeil est rouge, il y a des oedèmes..." 

Dr Eric Farella, médecin généraliste chez SOS Nord

Très contagieux

Cette pathologie lorsqu'elle est virale ou bactérienne, est "extrêmement contagieuse", facile à attraper, et quel que soit l'âge. C'est pourquoi la règle de base pour s'en prémunir est de bien se laver les mains régulièrement, "parce qu'on est toujours en train de se toucher le visage". 

Sérum physiologique et collyres antibiotiques

Si le mal est fait, le Dr Eric Farella recommande alors de consulter son médecin. Le traitement, d'une durée de trois jours à une semaine, dépendant des cas, va consister à "du sérum physiologique et des collyres antibiotiques pour prévenir les surinfections". Et un peu de patience : "Il faut attendre que le virus s'élimine naturellement", poursuit le médecin.

Si les rougeurs de l'oeil persistent, pas d'affolement, achève-t-il. "Il n'est pas rare que malgré un traitement antiobiotique, il y a encore des rougeurs qui persistent, il ne faut pas s'en inquiéter, ça peut durer une semaine voire un peu plus". 

Epidémie à Saint-Paul en 2015

La dernière épidémie d'ampleur de conjonctivite à La Réunion remonte à l'année 2015. En trois mois, début 2015, plus de 70 000 consultations de patients souffrant de cette inflammation de l'oeil avaient été enregistrées à La Réunion, touchant alors 9% de la population.