90% des personnels médicaux des établissements de santé à La Réunion sont vaccinés. Chez les personnels non-médicaux, à savoir les soignants et autres personnels techniques ou encore administratifs, la part de personnes vaccinées est entre 45 et 50%, ce qui reste un taux de couverture insuffisant, selon Lionel Calenge, directeur général du CHU et GHER.
Des sanctions dès le 15 septembre pour les non vaccinés
D’ici le 15 septembre, l’ensemble des personnels "soignants et non-soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour handicapés, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact de personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile" devront être vaccinés, a annoncé lundi 12 juillet le président de la République, Emmanuel Macron.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, en a ensuite précisé les modalités : " si vous êtes soignant et que vous n’êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler ". Précision a été faite qu’à partir du 15 septembre, des contrôles seront opérés et des sanctions seront prises. Les soignants non vaccinés " ne pourront plus travailler et ne sauront plus payés ", a annoncé
Les syndicats parlent de discrimination
Des annonces qui divisent chez les soignants. Si la CFDT était favorable à la mesure, d’autres syndicats estiment la mesure "contre-productive", voire "infantilisante". Pour la CGTR Santé, les annonces du président de la République et du ministre de la Santé sont jugées "violentes" et "inacceptables". Gabriel Mélade estime qu’il s’agit de " mettre le couteau sous la gorge des salariés ". Certains professionnels parleraient même de démission, ce qui mettrait à mal le système de santé.
S’il ne nie pas les besoins de la population, pour Jean-Yves Hoarau, le président de la CFTC Santé, la mesure est discriminatoire. Le syndicat CFTC devrait faire un recours par rapport à cette décision gouvernementale.
Du côté de Solidaires-Réunion, " dans la période trouble que nous vivons, on attendait autre chose d’un président de la République " estime Pascal Valiamin, co-délégué. " La situation est compliquée, mais stigmatiser les soignants, les aidants, alors qu’on les considérait comme des super-héros il y a quelque temps, moi je trouve ça assez pathétique. "
L’hôpital accompagnera les soignants vers la vaccination
Lionel Calenge, le directeur du CHU et GHER, explique que ce qui était un devoir moral devient aujourd’hui une obligation juridique. " C’est un élément de continuité des soins, la vaccination ", ajoute-t-il.
Il précise que si l’obligation s’appliquera au 15 septembre, il y aura avant de l’incitation, de l’accompagnement et de la facilitation. Des équipes mobiles seront mises en place au niveau du CHU pour aller au contact des soignants, explique Lionel Calenge. La médecine du travail sera également mobilisée et des autorisations spéciales d’absence pourront être données pour permettre la vaccination.