Avez-vous déjà été témoin de violences sexuelles durant vos études de médecine ? Ou plus tard dans votre vie professionnelle ? Ce sont des questions posées dans cette enquête lancée par l’Ordre des Médecins.
L’objectif est de "mesurer l’ampleur du phénomène" des violences sexuelles dans le milieu médical. Quelques 285 000 médecins et internes ont reçu un questionnaire à remplir en ligne de manière anonyme.
"Faire un état des lieux"
A La Réunion, l’Ordre des Médecins encourage tous les praticiens à remplir ce questionnaire.
"C’est une démarche courageuse qui cherche à faire un état des lieux pour engager des mesures si besoin et modifier les comportements s’il y a des choses à faire dans ce domaine et il y en aura sûrement, remarque Alain Domercq, président du Conseil Interrégional Réunion-Mayotte de l’ordre des Médecins. Il y a de la discrimination et des violences sexuelles dans tous les métiers".
#MeToo à l’hôpital
Cette enquête intervient cinq mois après les révélations d’une médecin infectiologue qui dénonçait le "côté systématique du harcèlement sexuel à l’hôpital". Cette prise de parole de Karine Lacombe a incité des victimes à parler et à déclencher une vague de réactions. Une vague #MeToo a alors commencé à toucher les hôpitaux.
"Des choses intolérables"
"Il faut se réjouir, car aujourd’hui c’est bien de pouvoir faire ces enquêtes et avoir un regard, car des choses se passent, remarque le docteur Alain Domercq, président du Conseil Interrégional Réunion-Mayotte de l’ordre des Médecins. Jusqu’à aujourd’hui, on a toléré certaines choses qui étaient intolérables".
Plusieurs affaires
Ces dernières années, l’actualité a parfois donné une image des blouses blanches pas si blanches. Il y a eu des affaires impliquants des médecins accusés d’agressions sexuelles par des soignantes, mais aussi des internes qui dénonçaient des gestes déplacés et des comportements sexistes à l’hôpital.
Des métiers sous pression
"Je crois qu’on est dans une profession qui est difficile, où il y a beaucoup de pression et qui a besoin d’exutoire, réagit Alain Domercq. Les jeunes travaillent beaucoup en médecine et ont besoin d’exutoire. Mais ça ne doit pas donner lieu à des excès et à des choses illégales et intolérables. On ne le supportera pas. L’ordre des médecins n’est pas là pour couvrir les éventuels excès qu’il peut y avoir".
Comme dans tous les métiers, il n’est pas simple de libérer la parole sur les violences sexuelles dans le milieu médical. Cette enquête est ouverte jusqu’au 14 octobre. L’Ordre des Médecins invite tous les praticiens à y répondre.