Les violences urbaines deviennent de plus en plus récurrentes dans certaines communes de La Réunion. Hier encore, dans la soirée du vendredi 17 mai 2024, le quartier de Saint-Jacques à Saint-Denis a été le théâtre d'échauffourées entre des groupes d'individus. En marge d'un "Mouringué", traditionnel combat de rue à mains nues pratiqués dans la zone Océan Indien.
Entre utilisations d'armes blanches, notamment de sabres, jets de projectiles et arrestations, la soirée a été lourde pour les forces de l'ordre qui ont été victimes de caillassages par des jeunes du secteur.
"Mouringué", des affrontements entre jeunes
Dans le chef-lieu, les forces de l’ordre ont été prises pour cibles avec des jets de projectiles et des utilisations d'armes blanches, notamment de sabres.
Dès leur arrivée sur les lieux, les forces de l'ordre ont été caillassées par les jeunes. "Hier soir, des fonctionnaires de police ont été appelés pour des dégradations de véhicules dans le quartier de Saint-Jacques, mais très vite ils ont été attaqués par plusieurs jeunes", souligne Aude Robert, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière.
Une enquête est en cours
Selon les premiers éléments de l'enquête, "les violences urbaines se sont produites en marge d'un Mouringué. Des groupes de jeunes participent à des combats de rue. Les perdants du combat ont certainement tenté de se venger", explique Aude Robert.
Neuf individus interpellés dont trois mineurs
Les forces de l'ordre ont été mobilisées en masse.
L'ensemble des équipes de Police Secours de Saint-Denis, la Compagnie d'Intervention (CI) et la brigade anti-criminalité (BAC) ont été mobilisés dans le quartier de Saint-Jacques.
Aude Robert, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière
Au total, le fort dispositif de secours déployé a permis l'interpellation de "neuf individus, dont trois mineurs âgés de 16 et 17 ans, précise Aude Robert. Ils ont été interpellés pour attroupements armés en vue de commettre des violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique (PDAP)".
Des violences urbaines de plus en plus violentes
Les violences urbaines sont épisodiques. On constate qu'elles sont de plus en plus violentes. On a de plus en plus de jeunes armés. Ils n'ont aucune retenue.
Aude Robert, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière
Ecoutez Aude Robert au micro de Lois Mussard et Daniel Bénard sur Réunion La 1ère :
Des opérations "place nette" inefficaces sur le long terme
Même si des opérations "place nette" sont régulièrement organisées par les services de l'Etat, notamment dans les quartiers sensibles en proie aux violences, la syndicaliste constate que "les violences urbaines augmentent tout de même".
Une fois que les dispositifs des opérations sont levés, les quartiers sont laissés pour compte. On ne peut pas être systématiquement au même lieu. On constate une hausse des phénomènes d'ultra-violence et d'insécurité au sein des quartiers.
Aude Robert, secrétaire départementale du syndical Unité SGP Police Force Ouvrière
Concernant les neuf jeunes interpellés, Aude Robert "espère une réponse forte de la part de la justice".