Devant l'augmentation des vols à l'étalage, certains commerçants en colère de l'Hexagone affichent les photos des voleurs dans leurs magasins, histoire de leur mettre la honte et les empêcher de recommencer.
A La Réunion, les vols à l’étalage ont augmenté de 17% en 2023 selon les derniers chiffres de la délinquance, et cela ne déplairait aux commerçants de mettre la pression et un coup d’arrêt à ces pratiques qui leur font perdre de l’argent : entre 2 et 5% du chiffre d’affaires chaque année.
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Dissuader les voleurs
« C’est intéressant pour nous, ça va permettre de dissuader ces voleurs si on peut afficher les visages, bien sûr sans les noms pour garder l’anonymat comme disait le député » dit cette commerçante. Ce député, c'est Romain Daubié, député Modem de l'Ain qui a déposé une proposition de loi afin qu'on autorise les commerçants à dénoncer les chapardeurs pour qu'ils ne récidivent pas.
Claudine Plante, vendeuse dans l'ouest de l'île déplore des vols réguliers dans le magasin où elle travaille. "On porte plainte mais il n’y a jamais de poursuite". Elle n'a pas attendu pour avoir recours à cette technique de dissuasion. La vendeuse explique que les photos des auteurs sont mises sur Facebook ou sur les vitrines carrément. "L’idée est que cela soit vu par plein de monde et que ces personnes aient honte aussi" et d'ajouter que certains reviennent comme si de rien n’était.
Une pratique illégale
Pour le député de l'Ain, "les noms n'apparaîtraient pas". Mais d'un point de vue juridique, la pratique n'est pas légale. Afficher le portrait d'une personne dans un lieu public n'est en soi pas forcément répréhensible, répond toutefois Maitre Frédéric Hoarau, avocat au barreau de Saint-Pierre. En revanche, "ça peut être la porte ouverte à des vengeances personnelles, à des justices privées, ce qui n’est pas forcement bien pour la sécurité de l’Etat et de la société" selon lui.