Peut-être, mais pas des mangues péi. C'est la conséquence de l'évolution de la réglementation phytosanitaire en Europe qui prévoit un renforcement des contrôles sanitaires des colis.
IP / Jean-Marc Seguin •
De nouvelles normes contre la mouche des fruits rendent la production locale inexportable. La décision est tombée hier à l'issue d'une réunion en Préfecture.
La nouvelle directive de l’Union européenne (UE) sur les importations de mangues devait être appliquée à compter du 1er septembre 2019. Elle fait suite au nombre élevé d’interceptions d’importations de mangues dues à la présence de mouches des fruits (tephritidae non européennes).
Les nouvelles règles présentent quatre options possibles
Les pays exportateurs doivent se conformer à l’une d’entre elles pour que les exportations vers l’UE soient autorisées :
Les fruits doivent être originaires d’un pays reconnu indemne de Tephritidae (non européen).
Les fruits doivent être originaires d’une zone déclarée indemne de Tephritidae par le pays exportateur (ONPV).
Aucun signe de Tephritidae n’a été observé sur le lieu de production (exploitation/plantation) et dans ses environs immédiats depuis le début du dernier cycle complet de la mangue. Pour ce faire, des contrôles officiels doivent être effectués au moins une fois par mois au cours des 3 mois précédant la récolte. Aucun des fruits récoltés sur ce site de production ne doit présenter de signes de la présence de Tephritidae lors des inspections officielles. Enfin, des informations sur la traçabilité doivent figurer dans le certificat phytosanitaire.
La mangue doit avoir été soumise à un traitement efficace pour s’assurer qu’elle est exempte de Tephritidae, et les données relatives au traitement doivent figurer dans le certificat phytosanitaire. En outre, la méthode de traitement doit être communiquée au préalable par écrit à la Commission européenne par l’ONPV.
A La Réunion, les producteurs estiment que le délai est trop juste pour trouver la bonne façon de traiter les mangues péi après la récolte. Ils renoncent donc à expédier leurs mangues. Ces derniers évoquent déjà une grosse perte d’argent, faute de procédure suffisamment rodée et financièrement abordable.