Houssamoudine Abdallah, à peine élu à la mairie de Sada, s’est empressé de faire un audit pour connaitre la situation financière de la commune. L'expertise parle d'une situation financière "dégradée et inquiétante".
La situation financière est "très dégradée et inquiétante » selon l'audit.
Audit sur la situation financière de Sada
Le maire actuel Houssamoudine Abdallah dit avoir commandité cet audit « soutenu par le conseil municipal » après que « des entreprises et des partenaires tels que la 3CO, le SMEAM, l’association des maires nous ont contacté pour nous dire qu’ils n’étaient pas payés en 2018.» En tout, il s’agit de 4 millions d’euros que la mairie de Sada doit débourser. Et Houssamoudine Abdallah, ajoute « en 2019, les charges sociales n’ont pas été payées, c’est 600 000 euros ».
Pour l’actuel maire, il s’agit d’un acte réfléchis, « pour présenter un compte en équilibre en 2020 ». Le déficit de la mairie serait à hauteur de 220 000 euros et elle n’aurait pas donc de capacité d’autofinancement.
Anchya Bamana, l’ancienne maire de Sada a envoyé un droit de réponse chez nos confrères des Nouvelles de Mayotte où est paru l’article.
Elle dit avoir hérité en 2014 « d’une commune qui présentait un déficit de 900 000 euros. Cela a conduit le Préfet (contrôle de légalité) à déférer le budget à la chambre régionale des comptes. Cette dernière, analyse approfondie des comptes de la commune, a préconisé sa mise en tutelle. Cette situation a duré jusqu'à 2017, date à laquelle la commune de Sada a retrouvé sa santé financière grâce aux efforts consenties par mon équipe et à la gestion rigoureuse que nous avons mise en place pour parvenir à ce résultat. Cette bonne gestion a permis aux financeurs de faire confiance à l’équipe municipale, dynamique couronnée par l'octroi d'un prêt de 3 000 000 euros de la part de l'Agence Française de Développement. »
Anchya Bamana considère donc que cet audit est à charge, puisque la commune de Sada vient de bénéficier « d’un prêt d’un montant de 9 000 000 d’euros consenti par la même agence. Faut-il rappeler que les institutions financières telles que l'AFD conditionnent les prêts qu’elles octroient aux capacités financières des communes à les rembourser. Le dicton dit « qu’on ne prête qu’aux riches ». Nous comprendrons donc que Sada fait partie de ces collectivités qui ont la confiance des préteurs. »
Houssamoudine Abdallah réplique
Elle fait un amalgame entre prêt et préfinancement. Ces 9 millions d'euros, c’est un préfinancement, pas un emprunt. Nous nous engageons à payer les entreprises dans un délai réglementaire. La commune de Sada est déficitaire et ne peut avoir un prêt de l’AFD. Ces neuf millions d’euros, c’est pour nous permettre de faire des projets fléchés en comptabilité d’engagement. C’est parce que nous aurons des subventions qui nous permettront d’honorer ces neuf millions d’euros, mais parce que notre situation financière le permet.
Attaque d’Anchya Bamana, dans son droit de réponse, elle remet en cause, l’honnêteté de cette expertise « d’un cabinet parisien payé 40 000 euros issus des impôts des citoyens de la commune de Sada. »
A Sada, les koutchoukoutchou ne sont pas prêt de s’arrêter, même après les élections.
*tumultes