Regain de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites à Saint-Pierre et Miquelon

Environ 500 manifestants ont défilé dans les rues de Saint-Pierre.
Cette neuvième journée de mobilisation nationale contre le projet de loi de réforme des retraites portée par le gouvernement est marquée par un fort taux de grévistes dans l’archipel. L’appel à manifester lancé par l’intersyndicale cette semaine a été entendu, de nombreux Saint-Pierrais étaient présents square Joffre.

Batucada, pétition à signer et un projet de loi passé dans la broyeuse, le ton est donné par l’intersyndicale rassemblée à 14h00 square Joffre. Elles sont 500 personnes selon les organisateurs et 350 selon la police à s’être données rendez-vous pour contester contre le projet de loi de réforme des retraites. Quelques minutes après le cortège s’élance dans les rues de Saint-Pierre avec le slogan : “Non! Non ! Non à la réforme Macron”.

Depuis plusieurs semaines le nombre de manifestants diminuait dans l’archipel mais les derniers événements politiques de la semaine semblent avoir galvanisé les citoyens contre le projet de loi. 

Andréa, âgée d’une vingtaine d’années, vient manifester pour la première fois, “c’est même ma première grève”, tient-elle à préciser.

Il y a eu le discours du Président hier et je trouvais qu’il y avait un certain mépris de l’opinion des Français. Suite à cela, il était important de montrer que non, nous n’étions pas d’accord et on a le droit d’être contre. C’est important de montrer que l’on n’est pas content et qu’on ne se laissera pas faire. Il peut mettre tous les 49-3 mais à un moment les gens sortent dans la rue et expriment leur mécontentement.

Andréa

manifestante

Un peu plus loin dans le cortège, Jean-Claude, 48 ans, se mobilise aussi pour la première fois : “J’ai voté pour Emmanuel Macron à l'élection présidentielle. Cette fois, c’est trop. La méthode n’est pas la bonne et utiliser encore le 49-3 c’est un mauvais signal.”

800 lettres envoyées au président de la République

Le sénateur Stéphane Artano est présent pour la seconde fois : “Encore une fois si le texte a été voté, il y a encore des étapes à venir. Le Conseil constitutionnel, un référendum d’initiative populaire peut-être qui va se mettre en place dans les mois qui viennent… Donc il est important de montrer au gouvernement que cette réforme est contestée ce que visiblement le président de la République ne semble pas avoir compris. (...) Comme j’ai voté contre cette réforme dans l'hémicycle, il était naturel pour moi d’être là aujourd’hui.” 

Nicolas Doat, syndicaliste, a promis de ne "rien lâcher" tant que le projet de loi sera maitenu.

De son côté Nicolas Doat, représentant Force Ouvrière, affirme "on est là, on ne bougera pas. Même s’il y a plus ou moins de manifestants" et prévient “le résultat se verra dans les urnes.”

Les différents syndicats ont remis 800 lettres à l'attention du président de la République par l'intermédiaire du préfet.

Le défilé terminé, les syndicats demandent à remettre au préfet les 800 lettres écrites à l’intention du président dont 150 ont été signées par les Miquelonnais. Le préfet vient à leur rencontre et promet de les envoyer. Les organisateurs se réunissent en début de semaine prochaine pour annoncer la suite du mouvement.