La phase d’excavation du chantier du barrage de la Vigie est terminée. Le coulage des 4 000 m3 de béton nécessaire au total pour cet ouvrage va donc pouvoir commencer.
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Cette étape inquiète toutefois les pêcheurs. Ces derniers craignent un impact sur la population aquatique.
Les précisions de Mathias Raynaud.
"Il n’y aura pas grand-chose dans le milieu naturel"
"Dans le ruisseau de Savoyard c’est très compliqué. L’explosion de l’ancien barrage à l’automne dernier a causé un gros taux de mortalité au niveau des géniteurs chez les ombles de fontaine", explique Loïc Perrin, technicien rivière à la Fédération Territoriale de la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, FTPSPM. "Ceux qui ont survécu ont émergé au printemps mais avec cette pollution, il n’y aura pas grand-chose dans le milieu naturel".
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Le 10 mai dernier, la Fédération Territoriale de la Pêche pointait en effet du doigt l’eau trouble, et de couleur marron, du ruisseau et de l’étang de Savoyard, évoquant une "catastrophe écologique". Un phénomène qui avait fait monter au créneau l’Association Agréée de Pêche et de Protection de Milieux Aquatiques, AAPPMA.
"On met tout en œuvre pour stopper la source de pollution"
Pour Archipel Aménagement, maître d'ouvrage du barrage, et la préfecture, cette pollution n’aurait pas eu trop de conséquences. Par voie de communiqué, les deux financeurs du projet évoquent un incident dont la gravité était "modérée" pour l’environnement, avec des taux de matières en suspension non mortels pour les populations adultes du milieu aquatique.
Quid des alevins et des insectes aquatiques dont se nourrissent les poissons ? Ces derniers ne sont en effet pas évoqués. Or, c’est entre mai et juin qu’ils tentent de sortir des frayères.
Marie Gontowicz-Py, directrice opérationnelle à Archipel Aménagement l’assure : "nous avons mis en place des procédures pour agir immédiatement dès qu’un des indicateurs sort des normes qui ne sont pas autorisées".
Je ne dis pas que l’on ne peut pas avoir un écart : on en a eu la semaine dernière. Mais on met tout en œuvre pour stopper la source de pollution et la corriger afin d’arriver le plus vite possible à un retour à la normale
Marie Gontowicz-Py, directrice opérationnelle à Archipel Aménagement
Une enquête de l'OFB en cours
Par ailleurs, une enquête de l’Office français de la biodiversité, OFB, est toujours en cours pour déversement de substances nuisibles. À savoir, du béton qui aurait changé le niveau d’acidité du cours d’eau avec des conséquences pour ses habitants.
Les analyses, non publiques puisqu’elles ont été réalisées en autocontrôle par l’entreprise qui doit les fournir chaque semaine aux services de l’État, seront étudiées à la loupe dans les prochains jours au moment du coulage du béton.