Ramer quinze heures par jour, seul au milieu de l'océan : voilà le quotidien de Patrick Favre depuis son départ de Saint-Pierre le lundi 22 juillet dernier. A bord de son radeau, le navigateur a mis le cap sur Brest, en Bretagne. Il a 2 365 milles marins, soit 3 800 kilomètres à parcourir à la force des bras.
Il est possible de suivre sa progression au jour le jour, grâce aux données GPS communiquées par le navigateur. Sur le site internet de son association, Rame Océan, une carte permet de visualiser l'itinéraire et la position de Patrick Favre.
Des conditions météo peu favorables
L'expédition a déjà connu quelques aléas. Patrick Favre a dû patienter plusieurs semaines à Saint-Pierre et Miquelon, car les conditions météo n'étaient pas favorables. "Le vent est souvent de sud, ce qui signifie qu'on est poussé vers le nord", expliquait le navigateur avant son départ. "Il faut un vent d'ouest pendant au moins deux-trois jours pour pouvoir passer Terre-Neuve en sécurité".
La fenêtre météo s'est finalement ouverte le 22 juillet, mais Patrick Favre a dû faire escale la semaine suivante à Trepassey Harbour, à Terre-Neuve, en raison du temps. Des vents forts et un brouillard dense, dans une zone maritime très fréquentée, rendaient la navigation dangereuse.
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Journal de bord
Le marin a finalement repris la mer dans la nuit du 29 au 30 juillet, et passé le cap Race, dernier bout de terre dans l'Atlantique. Sur son site internet, Patrick Favre raconte son quotidien, loin d'être un long fleuve tranquille. "La nuit, je dors en pantalon de ciré et veste de quart prêt à intervenir car c’est assez musclé comme temps. Certaines vagues cognent fort contre la coque, elles sont abruptes et rapprochées", écrit-il.
Le navigateur partage aussi ses rencontres avec des baleines, des poissons, ou encore des oiseaux marins. "Hier soir en fin d’après-midi, une bande d’oiseaux malins a attaqué mon frêle esquif dans une brume dense. L’assaut a été très bien mené. J’en prends pour preuve un oiseau qui a essayé à maintes reprises de se poser sur mon aviron de secours." Patrick Favre doit aussi rester attentif aux cargos, toujours très présents autour de Terre-Neuve.