Dissolution de l'Assemblée nationale : les réactions politiques avant les élections législatives du 29 juin prochain

Le bureau de vote de Miquelon lors des élections Européennes le 8 juin 2024.
L'annonce d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, suite à la large victoire du Rassemblement national aux Européennes, suscite des réactions du côté des politiques à Saint-Pierre et Miquelon. Les électeurs de l'archipel sont aussi appelés aux urnes les 29 juin et 6 juillet prochains, soit un jour avant l'hexagone.

Tout comme dans l'Hexagone, le Rassemblement national arrive en tête des élections Européennes. À Saint-Pierre et Miquelon, la  liste menée par Jordan Bardella recueille 25,61 % des voix (31,36% dans l'Hexagone) contre 14,47 % pour la liste de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer (14,6% dans l'hexagone). En deuxième position à Saint-Pierre et Miquelon, le Parti Socialiste de Raphaël Glucksmann avec 20,82 % des suffrages.

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Tout juste après les résultats des élections européennes, le président de la République Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale. 

L'annonce suscite des réactions du côté des politiques locaux. Pour Stéphane Lenormand, le député sortant de Saint-Pierre et Miquelon et membre du groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) : "cette situation, elle est du fait d'Emmanuel Macron et de la politique ultralibérale qu'il mène depuis sept ans".

Aujourd'hui, le message c'est que l'on a un pays surendetté à plus de 3 000 milliards et qu'il faut à un moment donné redresser ces finances tout en ayant une approche plus sociale et plus humaine, donc ce sera sans doute le défi de la prochaine campagne électorale.

Stéphane Lenormand, député sortant de Saint-Pierre et Miquelon

Stéphane Lenormand a été joint par Philippe Sans dès l'annonce des résultats et de la dissolution :

©saintpierreetmiquelon

Archipel demain se réunira mercredi pour étudier l'investiture de Stéphane Lenormand

Autre réaction, celle de Bernard Briand. Pour le président de la Collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon, cette victoire du Rassemblement national aux élections Européennes, "c'est le bazar de la politique nationale menée par le président Emmanuel Macron".

Quant à la dissolution de l'Assemblée nationale il "aurait dû dissoudre son propre mandat plutôt que de dissoudre la démocratie parlementaire".

Bernard Briand répond aux questions de Leïla Derouet :

©saintpierreetmiquelon

"Une élection dans trois semaines, c'est tout juste dangereux".

Autre réaction après ces résultats et l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République, celle du maire de Saint-Pierre.

Pour Yannick Cambray, ces résultats ne sont pas une surprise : "c'est certainement un vote sanction contre Emmanuel Macron et la majorité présidentielle".

En ce qui concerne la dissolution de l'Assemblée nationale, " la majorité n'arrivant à faire que 14 % à ces élections européennes, je ne voyais pas d'autres solutions pour Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale".

Est-ce que les gens vont se mobiliser ? Je pense que oui car le scrutin va être très important. Derrière, on se retrouve avec des élections européennes qui ont été le jouet de la politique nationale. C'est ce que je déplore.

Yannick Cambray, maire de Saint-pierre

Yannick Cambray s'est entretenu avec Martine Briand :

©saintpierreetmiquelon

"C'était annoncé depuis un moment et on voit leur importante progression à chaque élection"

Le maire de la commune de Miquelon-Langlade "n'est pas surpris" des résultats du Rassemblement national dans l'Hexagone aux élections européennes. 

Quant à l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale : "c'est à nous de nous organiser rapidement". Pour Franck Detcheverry : "c'est un choix que je respecte, un choix courageux".

On aura des réunions très rapidement pour voir si on présente ou pas un candidat.

Franck Detcheverry, maire de Miquelon-Langalde

Écoutez la réaction du maire de Miquelon-Langlade interrogé par Aldric Lahiton :

©saintpierreetmiquelon

De son côté, Renaud Goineau, unique représentant local déclaré de la liste Place publique menée par Raphael Gluksmann, a pris comme "une bonne surprise la deuxième place de liste du Parti socialiste sur l'archipel devant celle de la majorité présidentielle".

En revanche, pour Renaud Goineau, la dissolution de l'Assemblée nationale par le président semble être "hâtive et très risquée".

Que pensent les anciens candidats des Législatives 2022 de cette décision d'Emmanuel Macron ?

Du côté des anciens candidats aux Législatives de 2022, Patrick Lebailly d'Ensemble pour construire, souhaite rassembler ses partisans au plus vite pour s'exprimer sur cette dissolution et ces législatives anticipées.

Pour Olivier Gaston, ancien candidat de la Nupes, cette situation "est grave pour le pays et cinglante pour le gouvernement". Quant à un éventuel retour sur la scène politique locale pour ces élections législatives anticipées, le consultant aux affaires européennes vivant désormais à Bordeaux, la question se pose : "l'heure est grave et on se pose la question avec Catherine Hélène et on prendra la décision dans les jours à venir".

Olivier Gaston a été joint au téléphone par Mathias Raynaud :

©saintpierreetmiquelon

Dominica Michel Revert, ancienne candidate de Cap sur l'Avenir, "ne compte pas se représenter". Son mouvement va se réunir dans les prochains jours pour décider d'une éventuelle candidature. 

Seulement 20 jours pour organiser les législatives anticipées 2024

Les élections législatives anticipées auront donc lieu les 29 juin et 6 juillet dans l'archipel. C'est aussi le cas à Saint-Barthélemy, Saint-Martin, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et en Polynésie française. Pour les autres territoires ultramarins et l'Hexagone, les habitants voteront les 30 juin et 7 juillet.

Les candidatures pour les législatives anticipées devront être déposées entre ce mercredi 12 et ce dimanche 16 juin, selon un décret paru ce lundi 10 juin au journal officiel (Décret n° 2024-527 du 9 juin 2024 portant convocation des électeurs pour l'élection des députés à l'Assemblée nationale).

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La campagne officielle débute le lundi 17 juin 2024 et se termine dans l'archipel le jeudi 27 juin à minuit.

Lors des élections européennes du samedi 8 juin dernier à Saint-Pierre et Miquelon, 5 065 personnes étaient inscrites sur les listes électorales. 1 071 personnes se sont exprimées, soit un taux de participation de 21,25 % à la fermeture des quatre bureaux de vote dans l'archipel.