Plus de ménages, moins d’offres de logements
L’étude de l’IEDOM plante le décor avec le nombre de logements comptabilisé sur le territoire. Saint-Pierre et Miquelon dénombre 3 297 logements :
- 2 639 résidences principales
- 498 résidences secondaires
- 160 logements vacants
En 2020, l’INSEE a recensé 2 639 foyers fiscaux, chiffre qui coïncide avec le nombre d’habitats occupés sur le territoire, mais la demande devient plus forte que l’offre, puisque le nombre de foyers est en hausse dans l’archipel, notamment à cause du phénomène de décohabitation, lié à une augmentation des séparations ou des divorces.
De multiples facteurs
À ce constat s'ajoutent deux autres facteurs selon l’IEDOM. Tout d’abord, l’explosion du prix de vente des logements.
Entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2023, le prix médian du bâti enregistre de fortes hausses :
- à Miquelon il a progressé de 15%
- à Saint-Pierre il a bondi de 93%, pour atteindre 1 790 euros le mètre carré.
Enfin, dernier facteur qui contribue à la mise en tension du marché de l’immobilier, le manque de logements mis en location. L’étude pointe que les offres sur marché de la location de l’archipel sont insuffisantes par rapport à la demande actuelle, bien supérieure aux biens disponibles, notamment en raison de l’arrivée de salariés de la fonction publique qui optent davantage pour la location plutôt que l'achat du fait de la durée de leurs contrats, limitée dans le temps. Et puis, il y a aussi l'impossibilité pour de jeunes actifs d'emprunter pour acheter, faute d'apport personnel suffisant par exemple, ce qui les amène aussi à se tourner vers cette option.
Enfin, le parc des logements sociaux est également trop peu développé. Le nombre de logements reste inchangé depuis 2010 : il est de 136, dont 10 à Miquelon, pour loger 5% des foyers fiscaux de l’archipel, ce qui est insuffisant au regard de la demande.
Les préconisations de l'IEDOM
Pour pallier ces déséquilibres, l’IEDOM recommande plus de concertation entre l’ensemble des acteurs concernés pour proposer une offre de logement adaptée aux besoins des Saint-Pierrais et des Miquelonnais. Aussi, une réflexion doit être menée pour que les prix de vente des habitations soient évalués à leur valeur réelle et qu’un diagnostic immobilier soit mis en place lors de la vente, comme dans l’Hexagone.
Enfin, il préconise que des financements pérennes et visibles soient trouvés, en l'absence de promoteurs immobiliers localement.