La première vigilance rouge de l'archipel pour verglas était-elle justifiée ?

Les importantes épaisseurs de verglas ont englobé et pesé parfois sur les branches de l'archipel.
C'était une première dans l'histoire de Saint-Pierre et Miquelon : une alerte et vigilance rouge déclenchées par Météo France pour l'ensemble de l'archipel. Avec la crainte des conséquences de pluies verglaçantes. Mais pour certains habitants, ce n'était pas justifié.

Sur les réseaux sociaux, certains se sont étonnés en arguant que ce n'était pas le premier épisode de pluies verglaçantes que connaissait le territoire. Et qu'au final, il n'y avait pas de quoi "fouetter un chat"...

Des épaisseurs identiques voici près de 40 ans

Une certitude d'abord : c'est la première fois depuis que le système des alertes et vigilances météorologiques a été instauré (en octobre 2001 en Hexagone et en novembre 2014 sur l'archipel) que cette couleur rouge était attribuée sur Saint-Pierre et Miquelon. Cela ne veut pas dire qu'avant cette date il n'y avait pas eu d'autres épisodes de verglas aussi importants. Certains Saint-Pierrais se souviennent ainsi d'un phénomène voici une quarantaine d'années avec des épaisseurs identiques de verglas (de 2 à 4 centimètres). Du côté de Météo France, le déclenchement d'une vigilance rouge est en tout cas justifié.

Ce qui a caractérisé le passage en vigilance rouge, c'est l'accumulation de l'épaisseur de glace durant toute une nuit sur les routes, les véhicules mais aussi les câbles de télécommunication, les pylônes...Créant ainsi du danger !

Laurent Bavard, Météo France

Limiter les sorties et les risques

Proposée par Météo France, la couleur rouge de la vigilance sert aussi à la Préfecture à décréter la fermeture des établissements et structures notamment celles accueillant des enfants, et à interdire les déplacements si besoin. Ou en tout cas à inciter les habitants à ne se déplacer qu'en cas d'absolue nécessité ou à limiter ceux-ci. Indirectement cela permet aussi de limiter les ouvertures de commerces. Il s'agit aussi pour les services de l'Etat de mieux organiser la sécurité.

C'est vrai que nous sommes sur un principe de précaution. Mais je prends un exemple : une vigilance rouge implique de laisser en garde postée des sapeurs-pompiers physiquement présents de nuit à la caserne. C'est de l'anticipation. Mais aussi que les gens comprennent cette vigilance et les risques encourus.

Capitaine Guillaume Geay, Chef du service interministériel de Sécurité Civile

N'oublions pas que le dernier épisode météorologique en février dernier, avec verglas, vents violents et neige avait connu un grave accident de la circulation dans la montée de la Pointe Blanche.