Le Saint-Pierrais Loïc Revert sur sa vie de grutier sur les chantiers de Saint-Nazaire : "Je vis une expérience super !"

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Loïc Revert a quitté Saint-Pierre et Miquelon pour vivre de sa passion. Il est aujourd'hui en métropole, aux commandes d'importantes grues sur des chantiers de la côte atlantique. Rencontre.

"Ça reste mon caillou mais ici, on vit à cent à l'heure et professionnellement, je ne pourrais pas faire la même chose." Ici, c'est Missilliac, un village de Loire-Atlantique, où Loic Revert s'est installé.

En 2009, le Saint-Pierrais plie bagages. Destination la métropole pour vivre de sa passion : il est grutier de métier. Une passion, qui a grandi avec lui et ne l'a jamais quitté. "On démarre avec des petites machines puis elles grandissent, c'est un métier où on apprend toujours" confie-t-il.

Des affaires familiales...

Loïc Revert est né à Saint-Pierre et y a fait toute sa scolarité...avant de finalement y renoncer, l'envie de rejoindre l'entreprise familiale était trop importante : "Mon grand-père était entrepreneur, donc j'ai commencé très tôt, j'ai quitté l'école à 17 ans, je voulais travailler dans le bâtiment avec ma famille." Son grand-père, puis son oncle lui mettent le pied à l'étrier. "Mon oncle m'a dit : on va acheter une machine, ça t'intéresse ? C'était une toute petite grue." En disant oui, il mettait le doigt dans l'engrenage.

Avant d'atteindre son objectif, pour combler la saison hivernale avec des chantiers à l'arrêt, Loïc Revert a dû faire escale à Air Saint-Pierre. Sa famille, bien connue de la compagnie, lui a dégoté un emploi stable. Mais la grue était toujours dans un coin de sa tête : "Je voulais vraiment découvrir le métier du levage, Air Saint-Pierre m'a laissé le temps de repartir en métropole pour m'y former."

... aux chantiers de Saint-Nazaire

Une fois sa formation en poche, Loïc Revert n'avait qu'une hâte. Il se remémore : "Je me suis dit qu'il fallait vraiment sauter le pas, s'installer en métropole, si je voulais évoluer dans mon travail." Le pas, il l'a sauté avec sa compagne et leurs deux enfants, Lilou et Milan.

Ma compagne vient de Vendée, alors on a pu s'installer chez ses parents au début puis à Missillac, là où j'ai trouvé du boulot.

Loïc Revert

Ce "boulot", une aubaine pour le grutier en plein bassin industriel de l'Atlantique. Saint-Nazaire regorge de chantiers dans différents domaines : aéronautique, portuaire, énergie...

"Je ne me serai pas vu ailleurs en métropole"

À 4 000 kilomètres de sa terre natale, Loïc Revert n’éprouve pas de regret. "Je vis une expérience super, j'en apprends encore tous les jours." Pour ses enfants, Milan et Lilou, 15 et 19 ans, c'est plus compliqué : "L'archipel leur manque, moi aussi, ça reste mon caillou ! Mais je ne me serai pas vu ailleurs en métropole, les côtes bretonnes ressemblent à chez nous et les mentalités aussi."

Loïc Revert et sa famille.

"On peut tout lever, même un éléphant"

En ce mois de novembre, Loïc Revert participe au démantèlement d'un parc éolien du Morbihan. Il explique : "On travaille en tonnage, actuellement je travaille sur des grues qui soulèvent entre 200 et 700 tonnes. On va avoir des flèches qui peuvent monter jusqu'à 130 mètres."

Des tonnes de béton, mais parfois aussi des demandes plus insolites ponctuent la carrière de Loïc Revert.

On peut vraiment tout lever : pour de l'industrie, des maisons, des piscines, des bateaux...Un jour, un collègue a même été appelé pour lever un éléphant dans un zoo !

Loïc Revert, opérateur grue

Son levage insolite à lui, c'était un bouddha. Un bouddha d'une tonne en pierre qu'il a dû faire passer par-dessus le toit d'une maison pour le déposer de l'autre côté, au bord de la piscine. Drôle de symbolique pour l'insulaire ayant trouvé son havre de paix, lui aussi, en Loire-Atlantique.