Les casques sont vissés sur la tête, les cuissards sont de sortie et les vélos de course orange et bleu percent la brume épaisse qui s’abat sur Miquelon ce jeudi matin. Yannick Abraham et Jean-Louis Légasse, passionnés de cyclisme, sont prêts à prendre la route.
À lire aussi : Les éditions masculines et féminines du Tour de France à suivre en intégralité sur SPM la 1ère
Le programme du jour, 150 kilomètres. Rien que ça. "On va aller jusqu’à la fin de la route bitumée à Langlade. Ensuite, on ira à Mirande, et on fera cela trois fois », détaille Yannick juste avant de partir. « On fait ça pour le plaisir, rien que pour le plaisir."
Avec Waren Barguil, Tadej Pogačar coureurs sur le Tour de France comme modèles, les deux amis roulent ensemble presque chaque semaine. "J’ai découvert le vélo par l’intermédiaire de Jean-Paul Hacala qui est un cycliste chevronné avec qui je jouais au tennis", explique Jean-Louis.
Avant je faisais beaucoup de courses à pied, et c’est vrai que le cyclisme est beaucoup plus doux pour le corps. Et depuis, on roule presque toujours ensemble avec Yannick.
Jean-Louis Légasse
Une spécificité qui séduit aussi l'expérimenté Yannick Abraham : "Je fais du vélo depuis plus de 30 ans. J'ai roulé en France et j’ai fait des compétitions. Je courrais avant aussi. Mais je ne peux plus maintenant, contrairement au vélo qui fait beaucoup moins mal."
"Je ne suis pas lassé de rouler à Saint-Pierre et Miquelon"
Les vélos enfourchés, les deux compères s'enfoncent dans le brouillard en quittant le village. Une météo capricieuse, qui pourrait rebuter plus d'un cycliste. Mais même après plus de quinze ans à silloner les routes de l'Archipel, ils continuent à se faire plaisir. "Je ne suis pas lassé de rouler à Saint-Pierre et Miquelon", confie Jean-Louis.
"La météo change, parfois il fait froid, et des fois il y a des belles journées. Qu'importe la météo on profite." Et pour cela, quoi de mieux qu'un coéquipier avec qui se tirer la bourre, se challenger et s'entraider quand le corps faiblit. "On se pousse l'un et l'autre sans avoir l'esprit de compétition. Le fait de s'entraîner à deux nous apporte beaucoup, on sent qu'on progresse."
Un nouveau défi en vue
Leur passion du vélo ne se cantonne pas à l'archipel. Les kilomètres avalés en appellent d'autres, et le besoin de voir d'autres paysages se fait ressentir. Pour cela, les deux soixantenaires ont prévu une autre longue sortie cette année. "Nous avons un nouvel objectif ", sourit Yannick. "On aimerait faire la péninsule de Burin en partant de Fortune. Cela représente 160 kilomètres si nous arrivons à faire le tour complet."
"On aimerait faire la péninsule de Burin en partant de Fortune. Cela représente 160 kilomètres si nous arrivons à faire le tour complet. On se prépare en quelque sorte pour notre nouvel objectif aujourd'hui. "