Exposition sur le macareux moine à Miquelon : les secrets du photographe Laurent Echenoz

L'exposition "Puffin Dream" débute ce mardi 18 juillet à la maison de la nature et de l'environnement de Miquelon.
A partir de ce mardi 18 juillet, les œuvres du photographe Laurent Echenoz sont exposées à la Maison de la Nature et de l'Environnement de Miquelon. Cette exposition représente dix années de travail et de rencontres scientifiques. Laurent Echenoz nous dévoile quelques-uns de ses secrets.

C'est ce mardi que l'exposition Puffin Dream - rêve de macareux moine démarre dans le hall de la Maison de la Nature et de l'Environnement. Elle met à l'honneur 26 photographies de Laurent Echenoz, photographe naturaliste qui a travaillé dix ans sur ce petit perroquet de mer. L'objectif : transmettre les connaissances scientifiques liées à ce petit oiseau de haute mer au plus grand nombre. Nous nous sommes entretenus avec l'auteur des clichés.

Comment est née cette passion du macareux moine ? 

Laurent Echenoz : Cette passion, cet amour pour le macareux est né il y a 10 ans. J'étais marin sur le Fulmar ici à Saint-Pierre et avec un ami, nous allions souvent en bateau près du Grand Colombier. C'est ici que je l'ai photographié pour la première fois. Ca a été un coup de coeur. 

Cet oiseau me ressemble. Il est timide, il est maladroit. Il est marin, comme moi à la base. C'est pour ça que je m'y suis attaché.

Laurent Echenoz, photographe

Ensuite, j'ai décidé de m'équiper. J'ai acheté du matériel, j'ai pris des cours de photographie. Je voulais vraiment m'améliorer pour devenir photographe naturaliste. Et pour ça, dès mon retour en Europe en 2016, j'ai rencontré beaucoup de scientifiques notamment norvégiens et islandais. Je voulais vraiment connaître cet oiseau. 

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Le macareux est-il facile à photographier ? 

L.E : Oui et non. Il est présent sur tout l'Atlantique Nord : en Norvège, au Royaume-Uni et même en France métropolitaine (en Bretagne, on recence 92 couples). 40 % de la population mondiale se situe en Islande. Alors j'ai parcouru tous ces pays pour partir à la rencontre du macareux.

Avant, je partais sur le terrain avec les scientifiques. Maintenant, je pars seul. Je sais qu'il est plus facile de le voir pendant la période de nidification à savoir de la mi-avril à début août. 

L'après-midi, le macareux se repose en mer donc il est moins visible. C'était le moment où je me reposais aussi, en attendant de le retrouver en fin de journée.

Pourquoi avoir voulu consacrer un livre et une exposition à cet oiseau ? 

L. E : Je voudrais avant tout mettre en avant et transmettre au plus grand nombre les connaissances scientifiques concernant cet oiseau, pour la protection de l'espèce. Aujourd'hui, on compte 7 millions d'individus dans le monde. Il est l'oiseau le plus photographié, mais aucun ouvrage n'explique les dangers qui le menacent. En Europe, le macareux moine est en danger critique d'extinction. Le déréglement climatique et la hausse des températures changent ses habitudes, notamment sa façon de se nourrir. Le problème est qu'il n'évolue pas aussi vite que le climat. 

Tout le monde aime cet oiseau, tout le monde le photographie, mais il est peu protégé. Si on ne fait rien, nos petits-enfants ne sont pas sûrs de les voir un jour.

Laurent Echenoz, photographe

C'était important pour moi de revenir à Saint-Pierre-et-Miquelon présenter mon livre. Le travail a commencé ici, c'était inévitable de revenir pour le montrer. Je le devais aux habitants de l'archipel.

Elise Marné et Gaël Ho-A-Sim ont assisté aux derniers préparatifs de cette exposition.

©saintpierreetmiquelon

Au cours de l'été, Laurent Echenoz organisera d'autres événements autour du macareux : des sorties photo dans la nature, des sorties au Grand Colombier, des conférences... Le calendrier devrait bientôt être dévoilé.