Elles ont quitté l'océan Indien et Madagascar pour s’installer dans l’atlantique Nord à Miquelon. Marie-Angèle, Brigitte et Rehana ont fait le choix, à des époques différentes, de venir vivre dans un petit village de 600 habitants situé à l’autre bout du monde.
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Plus de 12.500 km séparent leur lieu de naissance de leur lieu de vie. Marie-Angèle, Brigitte et Rehana ont quitté la Grande île de Madagascar (587 000 km2) pour la Grande Miquelon (205 km2) dans les années 70, 90 ou 2000.
Née à Maintirano dans la province de Mahajanga, Marie Angèle y fait la rencontre d’un habitant de Saint-Pierre et Miquelon en 1975. Il s'appelle Gabriel et il voyage pour aider les habitants de la région à mieux pêcher en mer grâce aux techniques employées alors sur l’archipel.
Marie Angèle décide de le suivre chez lui en prenant l’avion pour la première fois de sa vie. Direction la capitale Antananarive, puis Djibouti, Paris, Londres, Montréal, Halifax, Sydney, Saint-Pierre et enfin Miquelon par bateau. Elle se souvient encore aujourd’hui avec émotion de ses premiers pas qu’elle effectuera dans le village un 26 décembre pieds nus sous la neige.
44 ans plus tard, Marie-Angèle ne regrette pas son choix le moins du monde. Son mari lui aura donné quatre filles et depuis sa mort elle partage la vie d’un autre miquelonnais qui s’est passionné pour Madagascar. Bénévole pour l’association Électriciens sans frontières, Bernard a acheté avec sa compagne une maison dans la ville côtière de Diego-Suarez où tous les deux se rendent chaque année.
Originaire de la même ville que son aînée, Brigitte a elle aussi su s’adapter au changement climatique. Finis les 28 degrés en hiver, ici, place aux températures négatives et au vent qui balaye souvent les côtes de l’archipel. “Il fait froid à l’extérieur, mais chaud à l’intérieur”, explique-t-elle en référence à l’accueil et la générosité des habitants du village.
Arrivée en 1990, Brigitte l’a constaté en vivant d’abord chez Marie-Angèle où elle était venu passer deux mois avant de trouver un compagnon puis un travail. Eugène lui demandera sa main avant de lui offrir deux garçons. Aujourd’hui, elle ne se voit pas, malgré la mort de son, mari retourner vivre sur son île natale.
Si Brigitte a passé plus de la moitié de son existence à Miquelon, elle y a notamment tissé des liens d’amitié forts tout en fréquentant aussi quelques amis malgaches. “Une petite famille” qui parle la même langue, partage les mêmes bons petits plats traditionnels du pays et parmi lesquels se trouve maintenant sa demie-soeur arrivée là par un heureux concours de circonstances.
La route qui emmena Rehana à Miquelon passe, elle, par internet. Sur la toile, elle rencontre par hasard en 2008 un Français avec qui elle échangera sans tout de suite réaliser qu’il habite dans cette commune isolée si loin de Paris. Un beau jour, elle appelle sa demi-soeur Brigitte pour lui demander si elle connaît un certain Sébastien dans le village. Si le monde est petit, Miquelon en est parfois le centre.
Après deux années d‘échanges virtuels, Rehana tente le grand saut et part rejoindre un homme qu’elle épousera dans le monde réel. Tous deux élèvent aujourd’hui deux enfants, une fille et un garçon, nés sur l’archipel bien loin de Madagascar.
Dès lors, comment gérer la distance avec la famille restée au pays ? Pour Rehana, c’est avant tout une question de choix qu’il faut assumer lorsque l’on choisi cette vie là. “Miquelon, c’est chez moi (...) Madagascar c’est les vacances”.
Découvrez les histoires de Marie Angèle, Brigitte et Rehana, trois femmes que Mathias Raynaud a rencontré chez elles à Miquelon.
Les liens entre Madagascar et l’archipel vont plus loin puisque au-delà des femmes venus depuis les années 70 s'installer à Miquelon comme à Saint-Pierre, plusieurs habitants ont aussi adopté des enfants de la Grande île.
Depuis 2001, l’association à but humanitaire Misaotra organise aussi des actions sur le territoire pour collecter des fonds et venir en aide à des écoliers et des collégiens dont plus de 200 sont parrainés par des habitants de l’archipel.
Enfin, plus récemment en 2018, l’association “Femmes de tous horizons” met à l’honneur, lors d'événements culinaires et festifs, les cultures de toutes celles qui viennent d’ailleurs.
De l’hémisphère sud à l’hémisphère nord
Née à Maintirano dans la province de Mahajanga, Marie Angèle y fait la rencontre d’un habitant de Saint-Pierre et Miquelon en 1975. Il s'appelle Gabriel et il voyage pour aider les habitants de la région à mieux pêcher en mer grâce aux techniques employées alors sur l’archipel.
Marie Angèle décide de le suivre chez lui en prenant l’avion pour la première fois de sa vie. Direction la capitale Antananarive, puis Djibouti, Paris, Londres, Montréal, Halifax, Sydney, Saint-Pierre et enfin Miquelon par bateau. Elle se souvient encore aujourd’hui avec émotion de ses premiers pas qu’elle effectuera dans le village un 26 décembre pieds nus sous la neige.
44 ans plus tard, Marie-Angèle ne regrette pas son choix le moins du monde. Son mari lui aura donné quatre filles et depuis sa mort elle partage la vie d’un autre miquelonnais qui s’est passionné pour Madagascar. Bénévole pour l’association Électriciens sans frontières, Bernard a acheté avec sa compagne une maison dans la ville côtière de Diego-Suarez où tous les deux se rendent chaque année.
Un grand voyage, et plus si affinité
Originaire de la même ville que son aînée, Brigitte a elle aussi su s’adapter au changement climatique. Finis les 28 degrés en hiver, ici, place aux températures négatives et au vent qui balaye souvent les côtes de l’archipel. “Il fait froid à l’extérieur, mais chaud à l’intérieur”, explique-t-elle en référence à l’accueil et la générosité des habitants du village.
Arrivée en 1990, Brigitte l’a constaté en vivant d’abord chez Marie-Angèle où elle était venu passer deux mois avant de trouver un compagnon puis un travail. Eugène lui demandera sa main avant de lui offrir deux garçons. Aujourd’hui, elle ne se voit pas, malgré la mort de son, mari retourner vivre sur son île natale.
Si Brigitte a passé plus de la moitié de son existence à Miquelon, elle y a notamment tissé des liens d’amitié forts tout en fréquentant aussi quelques amis malgaches. “Une petite famille” qui parle la même langue, partage les mêmes bons petits plats traditionnels du pays et parmi lesquels se trouve maintenant sa demie-soeur arrivée là par un heureux concours de circonstances.
Une rencontre à l’ère du numérique
La route qui emmena Rehana à Miquelon passe, elle, par internet. Sur la toile, elle rencontre par hasard en 2008 un Français avec qui elle échangera sans tout de suite réaliser qu’il habite dans cette commune isolée si loin de Paris. Un beau jour, elle appelle sa demi-soeur Brigitte pour lui demander si elle connaît un certain Sébastien dans le village. Si le monde est petit, Miquelon en est parfois le centre.
Après deux années d‘échanges virtuels, Rehana tente le grand saut et part rejoindre un homme qu’elle épousera dans le monde réel. Tous deux élèvent aujourd’hui deux enfants, une fille et un garçon, nés sur l’archipel bien loin de Madagascar.
Dès lors, comment gérer la distance avec la famille restée au pays ? Pour Rehana, c’est avant tout une question de choix qu’il faut assumer lorsque l’on choisi cette vie là. “Miquelon, c’est chez moi (...) Madagascar c’est les vacances”.
Découvrez les histoires de Marie Angèle, Brigitte et Rehana, trois femmes que Mathias Raynaud a rencontré chez elles à Miquelon.
Toujours plus de liens d’un océan à l’autre
Les liens entre Madagascar et l’archipel vont plus loin puisque au-delà des femmes venus depuis les années 70 s'installer à Miquelon comme à Saint-Pierre, plusieurs habitants ont aussi adopté des enfants de la Grande île.
Depuis 2001, l’association à but humanitaire Misaotra organise aussi des actions sur le territoire pour collecter des fonds et venir en aide à des écoliers et des collégiens dont plus de 200 sont parrainés par des habitants de l’archipel.
Enfin, plus récemment en 2018, l’association “Femmes de tous horizons” met à l’honneur, lors d'événements culinaires et festifs, les cultures de toutes celles qui viennent d’ailleurs.