Après 18 années de "bons et loyaux services" comme fonctionnaire territoriale en métropole, Aurélie Urtizbéréa est venue s'installer dans l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon par amour. Sa formation pour devenir massothérapeute, une spécialité de massage suédois, elle l'a suivie au Québec avant de démarrer son activité il y a cinq ans.
Ce mardi 7 mars, elle n'a pas fait grève toute la journée : "à la fin du mois, j'ai des charges fixes et incompressibles, mais mon salaire lui n'est pas fixe." Elle a donc honoré ses rendez-vous professionnel le matin et en début d'après-midi, avant d'aller battre le pavé avec les 150 manifestants mobilisés sur Saint-Pierre contre le projet de réforme des retraites.
Un métier qui use le corps
Aurélie ne se voit pas travailler encore de longues années. L'âge normal dans cette profession pour ceux qui exercent en libéral est de 60 ans pour l'ouverture des droits. Mais en calculant ses cotisations, elle sait qu'elle ne pourra pas se permettre de partir avant 64 ans. Avec en prime le poids de l'usure de son activité sur son corps :
Mon outil de travail c'est mon corps : mes bras, mes mains, mes épaules (...). Le corps s'use avec un métier qui est physique."
Aurélie Urtizberea, massothérapeuthe
En attendant, Aurélie met un peu d'argent de côté pour préparer et vivre au mieux sa retraite. Car elle compte bien aussi décider le moment où elle la prendra en toute liberté de choix, sans pousser son corps au-delà de certaines limites.
Le reportage de Sony Chamsidine et Corentin Bélard :